Dépression et anxiété : données
Une prévalence de l'épisode dépressif caractérisé en forte augmentation, notamment chez les jeunes adultes
Les résultats du Baromètre de Santé publique France 2021 estime la prévalence de l’épisode dépressif caractérisé (EDC) à 12,5 % chez les personnes âgées de 18 à 85 ans, avec un niveau nettement plus élevé chez les femmes que les hommes (15,6 % vs 9,3 %).
Parmi les 18-75 ans, après une stabilité observée entre 2005 et 2010, la prévalence de l’EDC au cours des 12 derniers mois, qui avait augmenté de 1,8 point sur la période 2010-2017, a de nouveau augmenté sur la période 2017-2021, passant de 9,8 % à 13,3 %.
Cette augmentation récente concernait autant les hommes (+3,4 points) que les femmes (+ 3,6 points). Selon l’âge, l’augmentation la plus importante des EDC dans l’année était observée chez les 18-24 ans (+ 9,1 points) avec une prévalence passant de 11,7 % en 2017 à 20,8 % en 2021.
prévalence de l'EDC au cours des 12 derniers mois parmi les 18-24 ans en 2021
Au-delà des effets d’âge ou de sexe, l’augmentation de la prévalence de l’EDC dans l’année concernait tous les autres segments de population analysées que ce soient en termes de niveau de diplôme, de situation professionnelle, de perception de sa situation financière ou de type d’agglomération, sans accroissement des inégalités sociales.
Prévalence des épisodes dépressifs en France chez les 18-85 ans : résultats du Baromètre santé 2021
En savoir plusUne prise en charge pour troubles de l'humeur qui augmente chaque année chez les hommes et chez les femmes, entre 2010 et 2014
Entre 2010 et 2014, 1 684 663 et 446 867 patients ont été pris en charge, respectivement, pour troubles dépressifs (TD) et troubles bipolaires (TB) dans les établissements ayant une activité autorisée en psychiatrie.
En 2014, les taux de prise en charge pour TD étaient de 564,8 pour 100 000 personnes, plus élevés chez les femmes (698,3 vs 421,5 chez les hommes). Ils ont peu varié au cours de la période étudiée. Les taux de prise en charge pour TB étaient de 157,1 pour 100 000 personnes (190,3 chez les femmes et 120,8 chez les hommes). Une augmentation annuelle de 2,6 % a été observée chez les hommes (p=0,01) et de 3,4 % chez les femmes (p<0,001) entre 2010 et 2014.
Pour les TB comme pour les TD, les taux les plus élevés étaient retrouvés chez les hommes et les femmes âgés de 50 à 54 ans. Chez les hommes comme chez les femmes, des taux de prise en charge supérieurs de 20 % au taux national ont été observés en Bretagne et Bourgogne-Franche-Comté pour les TD et dans le Sud-Ouest pour les TB.
Une prise en charge pour troubles anxieux qui augmente chaque année chez les hommes et chez les femmes, entre 2010 et 2014
Entre 2010 et 2014, 1 351 649 patients ont été pris en charge pour troubles anxieux. Dans environ 9 cas sur 10, le diagnostic de troubles anxieux était noté en diagnostic principal.
Au cours des cinq années de la période étudiée, une augmentation annuelle de 3,6 % du taux de prise en charge pour troubles anxieux a été observée chez les femmes et de 3,7 % chez les hommes. Les augmentations de ces taux concernaient les réactions à un facteur de stress important et troubles de l’adaptation ainsi que les troubles anxieux autres que phobiques, tandis que les troubles phobiques, troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et troubles somatoformes étaient stables dans le temps.
En 2014, le taux de prise en charge était de 670,3 pour 100 000 personnes (780,0 chez les femmes et 553,5 chez les hommes). Plus de la moitié des patients pris en charge pour troubles anxieux présentaient des réactions à un facteur de stress important et troubles de l’adaptation. Quelle que soit la pathologie anxieuse étudiée, à l’exception des TOC qui concernaient autant les deux sexes, les femmes étaient plus souvent prises en charge que les hommes, avec un pic chez les jeunes filles de 15-19 ans.
Chez les hommes comme chez les femmes, des taux de prise en charge pour troubles anxieux supérieurs de 20 % au taux national ont été observés dans les régions du nord de la France (Bretagne, Normandie, Hauts-de-France et Grand Est).