En réponse à la pollution détectée dans les sols du quartier de la Poudrette en lien avec une ancienne décharge, et compte tenu des plombémies modélisées, l'accès aux terres polluées a été interdit puis un dépistage du saturnisme infantile et une étude des facteurs d'exposition au plomb ont été organisés au bénéfice des enfants fréquentant le quartier. Deux cent quatre enfants résidents ou scolarisés dans le quartier ont été dépistés en juin 2004. Aucun enfant n'a présenté de plombémie supérieure ou égale à 100 Œg/l. Les plombémies étaient en moyenne en deçà des résultats d'une enquête menée dans le Val d'Oise sur un échantillon d'enfants non ciblé selon le risque d'exposition. L'étude des facteurs d'exposition a montré l'existence d'une relation entre la fréquentation des pelouses extérieures du quartier et le niveau de plombémie, tandis que la scolarisation dans l'école n'influençait pas le niveau de plombémie. Motivées par le pourcentage élevé de données censurées à gauche (25 % des plombémies inférieures au seuil de quantification du laboratoire), deux analyses ont été réalisées, la première à l'aide d'une régression logistique et la seconde en utilisant la régression Tobit. Dans ce contexte, caractérisé par l'exposition des populations au plomb présent dans les sols superficiels, l'usage de la régression logistique, méthode plus usuelle qui ne nécessite pas la vérification d'hypothèses sur la distribution de la plombémie, a suffi pour identifier rapidement les usages favorisant l'exposition et orienter les mesures de gestion, en dépit de la perte d'information induite par la répartition des plombémies en deux classes. En 2005, les investigations complémentaires ont confirmé la pollution importante des sols superficiels par le plomb au niveau des logements de la cité, et l'apport de terres neutres sous le groupe scolaire lors de sa construction. Ce quartier fait actuellement l'objet d'un projet de rénovation urbaine. (R.A.)
Auteur : Legout C, Mandereau Bruno L
Année de publication
: 2009
Pages : 34 p.