Les compétences psychosociales (CPS) sont un ensemble de compétences psychologiques (cognitives, émotionnelles et sociales) qui permettent de maintenir un état de bien-être psychique. Ainsi, leur développement favorise la santé globale et la santé mentale positive, définie par l’OMS en 2004 comme « un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux, et contribuer à la vie de sa communauté ».
Les CPS peuvent être renforcées par des interventions psychoéducatives. Ainsi, même si leur développement est grandement influencé par des facteurs individuels (comme, les fonctions exécutives ou les compétences langagières) et des facteurs relationnels et sociaux (comme les interactions avec la famille, les amis et les adultes en position d’éducation, les environnements économique et culturel), les CPS peuvent évoluer et être renforcées par des apprentissages formels et informels.
Quelle sont les 3 grandes catégories de CPS ?
Les compétences psychosociales sont regroupées en trois catégories : les compétences cognitives, les compétences émotionnelles et les compétences sociales. Chaque catégorie comprend deux CPS générales et plusieurs CPS spécifiques.
Les compétences cognitives
Les compétences cognitives renforcent les capacités mentales de connaissance de soi, de choix, d’estime de soi, d’auto-régulation, d’atteinte des buts et de résolution de problème ; elles sont regroupées autour de deux compétences générales :
- renforcer sa conscience de soi ;
- renforcer sa maîtrise de soi et son accomplissement.
Les compétences émotionnelles
Les compétences émotionnelles permettent la compréhension, l’expression et la régulation des émotions et du stress ; elles sont regroupées autour de deux compétences générales :
- renforcer sa conscience des émotions ;
- réguler ses émotions et son stress.
Les compétences sociales (ou relationnelles)
Les compétences sociales permettent de développer une communication et des relations constructives et de résoudre des conflits de façon positive ; elles sont regroupées autour de deux compétences générales :
- développer des relations constructives ;
- résoudre des difficultés relationnelles.

Comment sont classées les compétences psychosociales ?
Les classifications des compétences psychosociales ont évolué au cours de ces 30 dernières années. Le référentiel de Santé publique France de 2022 s’appuie sur des cadres internationaux (’OMS, CASEL, OCDE) et.se focalise sur les CPS « clés » mentionnées dans la littérature et présentes dans les programmes CPS probants. Elles résultent d’une synthèse de littérature avec l’appui d’un comité de chercheurs et de professionnels de la prévention et de la promotion de la santé. Cette 1re édition du référentiel fait un état des connaissances scientifiques avec la perspective de construire une culture commune et partagée sur les CPS. Il s’agissait d’un premier cadre de référence théorique, qui vient d’être complété par un nouveau référentiel publié en 2025 qui reprend la classification de 2022 mais présenté de façon plus opérationnelle afin de faciliter l’appropriation et la progressivité des apprentissages.
Le référentiel 2025 a permis de dégager une progressivité dans les apprentissages de chaque catégorie de CPS (cognitive, émotionnelle, sociale). Pour chacune d’elles, une phase préalable de compréhension et d’acceptation du fonctionnement psychologique (première CPS cognitive, première CPS émotionnelle, première CPS sociale) est nécessaire avant de chercher à renforcer les compétences de régulation et d’accomplissement (secondes compétences cognitive, émotionnelle, sociale). Il s’avère aussi important d’améliorer son rapport à soi en renforçant ses compétences intrapsychiques (CPS cognitives et émotionnelles) avant de chercher à modifier son rapport aux autres par le développement des compétences interpersonnelles (CPS sociales).
On distingue deux phases d’apprentissage :
- Phase 1 : développement des capacités de compréhension et d’acceptation de l’expérience cognitive, émotionnelle et sociale (en commençant par soi pour aller vers l’autre).
- Phase 2 : Développement des capacités de régulation et d’accomplissement cognitif, émotionnel et social.

Quels sont les effets et bénéfices sur la santé des CPS ?
Sur la base de 40 années de recherche évaluative sur les programmes CPS, plusieurs synthèses de littérature réalisées au cours des 10 dernières années indiquent que certains programmes CPS psychoéducatifs auprès des enfants ont démontré d’importants bénéfices sur la santé et sur la réussite éducative et sociale :
- Bien-être et santé mentale : diminution des troubles affectifs et du comportement, de la souffrance psychologique (anxiété, stress, dépression), amélioration du bien-être et de la santé mentale positive.
- Conduite à risque : réduction de la consommation de substances psychoactives (tabac, alcool, drogues), de la violence et du harcèlement, des comportements sexuels à risques.
- Réussite scolaire et professionnelle : augmentation de l’engagement et des résultats scolaires, diminution de l’échec scolaire, meilleure insertion professionnelle.
- Mais aussi, meilleur rapport à soi et aux autres, développement des ressources personnelles, amélioration du climat scolaire et des relations.
Le développement des CPS permet donc d’accroître le bien-être psychologique, d’améliorer le fonctionnement individuel et relationnel, de construire des relations saines et positives, d’adopter des comportements favorables à la santé et de réduire les comportements à risque.
Facteur protecteur de la santé globale (physique, psychique et sociale), de la santé mentale, du bien-être et de la réussite éducative et sociale, le développement des CPS est une piste stratégique à développer en santé publique, en éducation et en action sociale. Mises en avant par l’OMS dès les années 80, dans le cadre de la Charte d’Ottawa, le développement des CPS représente un des 5 axes d’action de la promotion de la santé et une stratégie majeure en prévention (notamment dans le domaine de addictions, de la santé mentale, de la santé sexuelle et de manière générale pour prévenir les conduites à risque).
