Points clés
- L’été 2018 a été marqué par une canicule s’étendant du 24 juillet au 8 août. Au plus fort de cet épisode, le 6 août, 67 départements étaient en vigilance orange, 18 en vigilance jaune, représentant 70% de la population métropolitaine. Au niveau national, cette canicule présente des caractéristiques climatiques comparables à celles de fin juin 2015, plus intense et sévère que 2006 mais loin des caractéristiques d’août 2003. On observe également des vagues de chaleur plus localisées début juillet et mi-août.
- Du 24 juillet au 11 août (période allongée de 3 jours pour permettre l’estimation des impacts différés) on observe 5 676 passages aux urgences et 1 963 consultations SOS médecins pour pathologies en lien avec la chaleur. 58% de ces passages aux urgences ont donné lieu à une hospitalisation. Si l’impact est plus important chez les plus de 75 ans, toutes les classes d’âges sont concernées.
- Au cours des périodes de dépassements des seuils d’alerte1et sur l’ensemble des départements concernés, 1 480 [958 : 1 958] décès en excès ont été observés, soit une surmortalité de 15,0 % [9,2 : 20,8%]. Les 75 ans et plus représentent plus de la moitié des décès, 931 [543 : 1277]. Cependant, l’impact relatif le plus important est relevé chez les 65-74 ans (+26 %).
- L’excès de mortalité est proche de celui de 2015, été pour lequel les caractéristiques de la canicule étaient similaires à celles de 2018.
- Pendant la période du 24 juillet au 11 août, quatre cas d’accidents du travail mortels pouvant être liés à la chaleur ont été notifiés à Santé publique France par l’Inspection médicale du travail.
- Avant l’été 2018, 778 747 documents de prévention ont été diffusés en France. Une affiche spécifique aux travailleurs a également été diffusée en 10 000 exemplaires dans le magazine de prévention de l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics. Les spots télé et radio ont été diffusés du 31 juillet au 9 août dans le cadre de la réquisition des médias par le Ministère de la santé.
- Les impacts sanitaires de la chaleur observés lors de la période estivale ne sont pas limités à la seule période du 24 juillet au 8 aout puisque les deux-tiers des passages aux urgences pour pathologies liées à la chaleur ont été observées en dehors de cette période.
- La prévention de l’impact de la chaleur doit être anticipée sur l’ensemble de la période estivale et renforcée pendant les canicules.