Les impacts des vagues de chaleur sur la mortalité et sur la morbidité sont aujourd'hui bien documentés en France. Près de 15 000 décès ont été observés pendant la vague de chaleur de 2003, et près de 2 000 pendant la vague de chaleur de 2006. Pendant les vagues de chaleur, l'impact relatif est plus important dans les grandes agglomérations et les personnes les plus vulnérables sont les plus âgées, dont le nombre doublera à l'horizon 2050 (encadré). Une des raisons avancées de cette plus grande vulnérabilité des zones urbaines est l'existence d'îlots de chaleur urbains (ICU). Les ICU caractérisent le fait que les températures ambiantes en zones urbaines sont généralement supérieures de plusieurs degrés à celles des zones rurales alentours. Ils s'expliquent par le remplacement en milieu urbain des sols nus et de la végétation par des surfaces imperméables qui s'échauffent plus facilement, par les structures urbaines qui entravent les échanges de chaleur entre le sol et l'air, et par l'émission de chaleur par les activités humaines. Les ICU entraînent donc une exposition de la population urbaine à des températures plus élevées, avec des écarts de température qui peuvent être considérables d'un quartier à l'autre. Ce phénomène tend à s'accroître au cours du temps. Ainsi, la différence mesurée entre la ville et la campagne alentour était de +1 °C en 1868 à Paris, tandis qu'elle a atteint +10 °C en 2003. Plusieurs études ont estimé que l'ICU augmentait le risque de mortalité pendant les vagues de chaleur, comme par exemple à Philadelphie, Berlin ou Shanghai. (R.A.)
Auteur : Laaidi K
Année de publication
: 2012
Pages : 4 p.