Selon Météo-France, l'été 2003 a été le plus chaud depuis 53 ans pour les températures maximales et, fait important, pour les températures minimales. Par ailleurs, les conditions météorologiques ont contribué à la création d'un épisode de pollution photochimique exceptionnel par sa durée et sa couverture géographique. Du 1er au 14 août, la quasi-totalité du pays a connu des épisodes significatifs de pollution par l'ozone. Or, l'ozone, après les particules, est le polluant pour lequel la constance et la cohérence des résultats des études épidémiologiques plaident en faveur d'une relation causale entre l'exposition et des effets délétères sur la santé. Cette vague de chaleur s'est accompagnée d'une vague de surmortalité à court terme d'une importance exceptionnelle. Des recommandations ont été formulées dans les rapports publiés au décours de l'été 2003, afin d'identifier tous les facteurs majorant les risques liés à la température et de quantifier les rôles respectifs de la pollution atmosphérique et de la chaleur dans la surmortalité observée. En effet, la connaissance de ces impacts respectifs permettrait d'orienter plus finement les mesures préventives et recommandations vis à vis de ces deux facteurs de risque. A la suite de la vague de chaleur, il a été envisagé initialement de réaliser une évaluation de l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique pour l'été 2003 indépendamment des effets de la température. Néanmoins, compte tenu des valeurs de température et de pollution (ozone) exceptionnellement élevées et ceci de façon prolongée durant l'été 2003, l'évaluation de l'impact sanitaire à partir de relations exposition-risque existantes est apparue scientifiquement non valide et pouvant conduire à des résultats erronés. Dans le cadre du programme de surveillance air et santé ¿ 9 villes (PSAS-9), l'objectif de cette étude était tout d'abord de réanalyser, en prenant en compte la période particulière de l'été 2003, la relation entre l'exposition à l'ozone et le risque de mortalité. Cette estimation avait pour but de réaliser une évaluation d'impact sanitaire scientifiquement plus valide, pour la période de vague de chaleur, que celle qui aurait été conduite à partir de résultats antérieurs. Par ailleurs, cette analyse cherchait à estimer, pour la période de vague dechaleur, l'excès de risque de mortalité lié conjointement à la température et à l'ozone, et la part relative de chacun de ces facteurs dans cet effet conjoint. Le dernier objectif était de quantifier un éventuel déplacement de mortalité à court terme, c'est à dire une période de sousmortalité survenant au décours immédiat de la vague de chaleur.
Auteur : Cassadou S, Chardon B, D'helf M, Declercq C, Eilstein D, Fabre P, Filleul L, Jusot JF, Lefranc A, Le Tertre A, Medina S, Pascal L, Prouvost H, Ledrans M
Année de publication
: 2004
Pages : 44 p.