Contexte : nous présentons une analyse des impacts de la chaleur et du froid sur la mortalité totale dans 18 zones de France métropolitaine entre 2000 et 2010. Méthodes : des modèles non linéaires à retards distribués, liant percentiles de température et mortalité, ont été construits dans chaque zone, puis combinés par une méta-analyse. Ces modèles ont permis d'estimer le nombre de décès attribuables à la chaleur et au froid. Une méta-régression considérant des variables environnementales, démographiques et socioéconomiques a également été réalisée. Résultats : les fortes chaleurs (> percentile 95) ont un effet marqué sur la mortalité, avec une augmentation immédiate et rapide. Le froid a un effet dès des températures douces (< percentile 25), avec une augmentation progressive et persistant jusqu'à 21 jours après l'exposition. Sur l'ensemble des 18 zones étudiées entre 2000 et 2010, le froid a été responsable de 3,9% (IC95%: [3,2-4,6] de la mortalité (impact sur 0-21 jours) et la chaleur de 1,2% [1,1-1,2] (impact sur 0-3 jours). Conclusions : ces résultats mettent en avant la forte non-linéarité de la relation entre température et mortalité, ainsi que la dissymétrie de réponse entre le froid et le chaud, qui doit être intégrée dans la construction de la prévention.
Auteur : Corso M, Pascal M, Wagner V
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2017, n°. 31, p. 634-40