En France, le mélanome cutané est le cancer qui connaît la plus forte augmentation d'incidence et de mortalité, notamment chez les jeunes adultes. L'exposition aux ultraviolets (UV), d'origine solaire ou artificielle, est le principal facteur de risque connu dans le développement des mélanomes et des carcinomes cutanés. La banalisation actuelle de l'offre et de l'utilisation des UV artificiels constitue donc un facteur inquiétant d'aggravation du problème de santé publique posé par les rayonnements UV. La réglementation française en vigueur aujourd'hui donne un cadre technique aux contrôles des appareils de bronzage artificiel, fixe des valeurs limites d'éclairement énergétique effectif maximal délivré par les appareils et en interdit l'accès aux mineurs. Cependant, la nature même du rayonnement émis par les cabines, les doses élevées d'UV autorisées, les restrictions d'usage peu contraignantes pour les personnes sensibles notamment, ainsi que le manque de moyens techniques et humains des services de contrôle, ne permettent pas de réduire le nombre d'évènements sanitaires associés à la fréquentation des cabines UV. Ainsi, il devient nécessaire de mettre en oeuvre de nouveaux moyens qui permettront de mener une politique de santé publique efficace en prenant en compte le rapport coût-efficacité du système défini, au regard des objectifs de santé publique fixés. Ces moyens devront être préalablement évalués et s'inscrire dans une action globale de réduction des expositions aux UV (artificiels et naturels). (R.A.)
Auteur : Fite J, Cardiec H, Saihi M, Tordjman I, Gaillot de Saintignon J, Merckel O
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2012, n°. 18-19, p. 217-9