Dans de nombreux pays développés, les programmes d'échange de seringues (PES) sont un des éléments clefs de la politique de réduction des risques chez les usagers de drogues. La plupart des études sur les PES tendent à montrer qu'ils sont protecteurs vis-à-vis de la transmission du virus du sida (VIH) à condition d'être complétés par d'autres actions de réduction des risques. Leur efficacité sur la transmission du virus de l'hépatite C (VHC) semble beaucoup moins certaine. De plus il apparaît que les jeunes usagers de drogues par injection (UDI), groupe à haut risque de contamination par le VIH et le VHC, ne fréquentent pas ou très peu les PES. En plus de maintenir un niveau d'accès suffisant aux seringues stériles, il est nécessaire de s'interroger sur la manière de toucher les jeunes usagers de drogues commençant à s'injecter des produits, en travaillant notamment sur leurs réseaux sociaux. Il faut également développer la prévention des pratiques sexuelles à risque, qui sont fortement liées à l'injection. Enfin, il faut améliorer la qualité des évaluations de ces programmes.
Auteur : Emmanuelli J
Médecine sciences, 2004, vol. 20, n°. 5, p. 599-603