Devant les interrogations portant sur les risques potentiels pour la santé humaine d'une exposition aux nanomatériaux, la Direction générale de la santé et la Direction générale du travail ont demandé à l'Institut de veille sanitaire, soutenu scientifiquement par un groupe de travail multidisciplinaire réuni par l'Institut de recherche en santé publique, de développer une réflexion sur la faisabilité d'un dispositif de surveillance des travailleurs potentiellement exposés aux nanomatériaux. En réponse à cette sollicitation, le présent rapport dresse un état des lieux des nombreuses incertitudes inhérentes à cette thématique tant en ce qui concerne la question des définitions, l'étendue du champ des nanomatériaux, l'identification des événements de santé pouvant être surveillés, les difficultés de repérage des entreprises et des travailleurs potentiellement concernés par les nanomatériaux et les défis posés par la métrologie des aérosols de nano-objets. Après avoir examiné les différents protocoles de surveillance épidémiologique envisageables pour étudier les effets à long terme d'une exposition aux nanomatériaux, l'InVS propose un dispositif de surveillance à deux volets comportant, d'une part, une étude de cohorte prospective et, d'autre part, des enquêtes transversales répétées. Les études transversales répétées s'intéresseraient à l'ensemble des nanomatériaux alors que la cohorte ne concernerait que quelques nanomatériaux considérés comme prioritaires. Il est possible d'initier dès à présent un enregistrement de travailleurs potentiellement exposés aux nanomatériaux, qui constitue l'étape initiale de l'étude de cohorte. Le rapport conclut par des recommandations en matière de recherche épidémiologique. (R.A.)
Auteur : Boutou Kempf O
Année de publication
: 2011
Pages : 69 p.