Les impacts sanitaires de la pollution de l'air extérieure constituent une préoccupation majeure dans la vallée de l'Arve, dans un contexte où la concentration d'activités anthropiques, la topographie et les conditions climatiques favorisent la concentration des polluants. Une évaluation quantitative des impacts sanitaires (EQIS) a été réalisée pour aider les parties prenantes locales à mesurer les bénéfices attendus d'amélioration de la qualité de l'air sur la mortalité et l'espérance de vie. Pour évaluer les effets de l'exposition chronique, les concentrations annuelles moyennes de particules fines issues d'un modèle environnemental à fine échelle ont été couplées à des données d'occupation des sols pour estimer l'exposition de la population dans les communes concernées par le plan de protection de l'atmosphère. L'étude montre que 8 % de la mortalité de la vallée de l'Arve serait attribuable aux particules fines PM2,5, soit 85 décès par an. Réduire les concentrations annuelles moyennes de particules fines (PM2,5) de 30 % permettrait de diminuer la mortalité de 4 %, soit 45 décès évités par an, et 967 années de vie gagnées correspondant en moyenne à 5 mois d'espérance de vie gagnée pour la population. L'analyse qualitative des incertitudes va dans le sens d'une sous-estimation des impacts sanitaires, cette EQIS fournissant un ordre de grandeur a minima de l'impact. L'impact de la pollution de l'air dans la vallée de l'Arve se rapprocherait ainsi de celui rencontré dans les agglomérations françaises, sans atteindre la situation des grandes agglomérations les plus polluées. Au final, cette étude confirme la position portée par Santé publique France dans sa réponse à la saisine de l'ARS en mai 2015, que des actions soient prises sans tarder pour améliorer de manière durable la qualité de l'air dans la vallée de l'Arve.
Auteur : Pascal M, de Crouy Chanel P, Wagner V, Yvon JM, Saura C
Année de publication
: 2017
Pages : 41 p.