L'aluminium est le troisième élément constitutif de l'écorce terrestre et l'élément métallique le plus abondant. Présent dans tous les milieux environnementaux sous forme de sels et d'oxydes, ses propriétés physico-chimiques en font également un métal très utilisé pour des applications diverses : bâtiment, transports, emballage, agroalimentaire, ustensiles de cuisine, pharmacie, chirurgie, cosmétologie, traitement des eaux d'alimentation. Le dosage de l'aluminium est délicat et même si sa toxicité est influencée par la spéciation, seul l'aluminium total est habituellement dosé dans les matrices environnementales et biologiques. Quelle que soit la voie d'exposition, l'absorption de l'aluminium est faible (inférieure à 1 % pour les voies orale et cutanée, jusqu'à 3 % pour la voie respiratoire). L'exposition humaine est essentiellement alimentaire, avec moins de 5 % des apports qui proviennent de l'eau potable en France. Les déodorants/antiperspirants peuvent également constituer une source non négligeable d'apport en aluminium. Les populations les plus exposées restent actuellement les patients dialysés, les consommateurs d'antiacides au long cours, et les professionnels de l'aluminium. Les effets toxiques de l'aluminium, révélés lors de fortes expositions chroniques, sont essentiellement neurologiques (encéphalopathie, perturbations des fonctions psychomotrices), osseux (ostéomalacie) et hématologiques (anémie microcytaire). L'aluminium est responsable également de réactions immunologiques et allergiques. D'autres effets suspectés n'ont pas été confirmés, il s'agit en particulier de la maladie d'Alzheimer. (R.A.)
Auteur : Gourier Frery C, Frery N
EMC -Toxicologie Pathologie, 2004, vol. 1, n°. 3, p. 79-95