La chicha ou narguilé est devenu un mode de consommation du tabac banalisé chez les jeunes français. Méthodes - Une enquête est conduite via internet auprès de jeunes consommateurs pour mieux appréhender les consommations dans le cadre d'une étude plus large sur la chicha. Résultats - 326 réponses ont été analysées provenant de 73,9 % d'hommes, â gés de 21,2 + 5,5 ans, usagers depuis 2,6 ans. La consommation est surtout occasionnelle (60 % entre 1 fois/mois et 1 fois/semaine), le soir (87,2 %) et le week end (84,4 %). La durée médiane des séances est de 40-49 minutes. La chicha est fumée dans un café-chicha (26 %), chez des amis (26 %) ou au domicile (48 %). Le tabac est acheté une fois sur deux chez le buraliste. Seul 39 % des consommateurs pensent que la chicha est vraiment toxique. L'embout n'est pas changé et est partagé avec les autres (80 % des cas). Discussion - Alors que les bars à chicha se développent, la toxicité du produit est méconnue. Seul 1/10 des consommateurs envisage l'arrêt, alors que 77 % des consommateurs de cigarettes l'envisagent. Une " dénormalisation " est urgente avant l'interdiction programmée de fumer dans les bars. (R.A.)
Auteur : Dautzenberg B, Bertholon JF, Becquemin MH, Lettiero Y, Penfornis C
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2007, n°. 21, p. 183-5