L'éradication mondiale de la variole a été prononcée par l'Organisation Mondiale de la Santé en 1980 et depuis lors aucun cas nouveau n'a été enregistré. Tous les pays du monde ont abandonné au plus tard au début des années 80, la vaccination antivariolique. Les attentats du 11 septembre ont ravivé les craintes d'utilisation de la variole comme arme biologique, du virus ayant pu être détourné à partir de l'un des 2 laboratoires au monde où il est confiné. Le Ministère de la Santé a, dans le cadre de son plan de lutte contre le bio-terrorisme, demandé à l'Institut de Veille Sanitaire d'évaluer le risque épidémique en cas d'introduction du virus et de proposer des recommandations concernant d'éventuelles stratégies vaccinales à mettre en oeuvre. Une analyse préalable destinée à tenter d'évaluer la dynamique de la diffusion du virus à la suite d'une exposition initiale a été effectuée, basée sur les données disponibles concernant les modalités de transmission de la maladie, sa contagiosité et le profil immunitaire de la population française vis à vis de la variole. Une analyse des stratégies de contrôle mises en oeuvre au niveau international lors de la campagne d'éradication a également été réalisée. Enfin une estimation de la fréquence et de la gravité des effets secondaires de la vaccination a été effectuée. Sur la base de ces données, une évaluation de la balance bénéfice/risque de différents scénarios de vaccination(vaccination/revaccination de l'ensemble de la population française, de l'ensemble des professionnels de santé ou des professionnels de santé les plus à risque) a été réalisée pour différents niveaux d'intensité de la menace d'action terroriste. Ces analyses ont été présentées au Comité Technique des Vaccinations le 23/10/01 et ont servi de base au projet d'avis soumis par ce Comité au Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France.
Auteur : Levy Bruhl D, Guerin N
Année de publication
: 2001
Pages : 48 p.