L'importance des zoonoses en santé publique est établie, et leur compréhension bénéficie des progrès considérables accomplis en matière de caractérisation biologique des agents responsables et de connaissance des modalités de leur circulation. Les définitions des zoonoses sont aujourd'hui de plus en plus focalisées sur les caractéristiques moléculaires et épidémiologiques des agents responsables et valorisent la compréhension de leur cycle de transmission. Depuis le milieu du 20ème siècle, par un effort considérable en France, des progrès très significatifs ont permis la quasiéradication du réservoir animal autochtone (rage, brucelloses, ESB) ou une nette diminution de la prévalence humaine (listériose). De nouvelles méthodes d'investigation (épidémiologie d'intervention, épidémiologie moléculaire) ont été développées, reposant sur une collaboration étroite entre Centre nationaux de référence (CNR), Laboratoires nationaux de référence (LNR), structures d'épidémiosurveillance et d'épidémiologie d'intervention, et services de contrôle de l'État. Les possibilités de réémergence de zoonoses classiques (tuberculose, charbon, rage) sont réelles, mais ce sont les émergences le plus souvent liées à l'évolution de l'interaction entre l'Homme et son environnement qui sont les plus préoccupantes pour l'avenir. Le développement de l'antibiorésistance chez des agents zoonotiques mérite aussi une attention particulière. (R.A.)
Auteur : Savey M, Martin P, Desenclos JC
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2010, n°. Hors-série, p. 3-5