L'usage du vélo est extrêmement répandu dans tous les pays du globe. En France, plus de la moitié des 15-75 ans pratique le vélo au moins une fois par an. Son utilisation est la conséquence de plusieurs facteurs : économiques (vélo en libre-service de coût d'utilisation modéré), écologiques (alternative non polluante), ou comportementaux (vélo de loisir, permettant une activité physique). Mais l'usage du vélo comporte aussi des risques d'accident. Pour s'en tenir aux seuls accidents mortels, la sécurité routière recense environ 160 décès liés à l'usage du vélo en France, chaque année, et ce chiffre semble augmenter. Santé publique France, a décidé de faire réaliser une synthèse bibliographique des publications scientifiques sur : l'épidémiologie des accidents de vélo : circonstances de survenue d'usage individuel et collectif, incidence, gravité et caractéristiques sociodémographiques des accidentés ; les stratégies de prévention pour éviter ces accidents en détaillant leur nature (individuelle,collective) et les actions mises en oeuvre pour leur réalisation et leur impact. Ce travail est essentiellement centré sur la France et les pays de développement comparable depuis 1990. Les facteurs de risque identifiés dans la littérature sont principalement des facteurs comportementaux (prise de risque, consommation d'alcool), des facteurs associés aux infrastructures routières (pistes cyclables, vitesse des véhicules motorisés), ou encore des facteurs associés au matériel (mauvais entretien du vélo, absence d'éclairage). D'autres facteurs tels que l'absence de port d'un casque, le gabarit des véhicules motorisés, ou la consommation d'alcool sont associés à une plus grande sévérité des accidents. Des programmes d'éducation et de formation ont montré leur efficacité, notamment chez les plus jeunes, dans la prévention de la survenue d'accidents. La présence de pistes cyclables semble diminuer le risque de collision avec un autre véhicule, la complexité des marquages au sol ou de certaines intersections venant minorer les potentiels bénéfices. Les données de la littérature montrent que le port d'un casque réduit de manière significative la sévérité d'un traumatisme crânien en cas d'accident. La législation française a récemment rendu obligatoire le port du casque à vélo chez les enfants de moins de 12 ans. Une évaluation de l'impact de cette mesure précédera son éventuelle généralisation aux adultes. Devant la place grandissante du vélo, la question de la sécurité des cyclistes est essentielle, et une réflexion multifactorielle est nécessaire afin d'envisager des solutions efficaces, reposant sur des évaluations scientifiques et des bilans bénéfices-risques, aux niveaux individuels et sociétaux, des sécurités mises en oeuvre pour éviter des traumatismes graves.
Année de publication
: 2019
Pages : 50 p.
Collection : État des connaissances