La prévention en question : attitudes à l'égard de la santé, perceptions des messages préventifs et impact des campagnes.

Publié le 1 juillet 2009
Mis à jour le 22 mai 2019

Les nombreuses campagnes de prévention faisant la promotion de styles de vie favorables à la santé reposent sur l'hypothèse que les individus attachent une grande importance à leur santé, s'en sentent responsables et sont prêts à s'impliquer pour améliorer leur santé future. Une enquête téléphonique nationale réalisée en juin et juillet 2008 auprès d'un échantillon, constitué par une méthode aléatoire, de 2 000 personnes âgées de 18 à 75 ans a porté sur la manière dont les campagnes de prévention (sur le tabac, l'alcool et la nutrition) sont perçues par les individus et sur l'impact de ces campagnes. Un Français sur huit concentre l'ensemble des qualités qui ferait de lui un récepteur idéal aux campagnes de prévention. Ces dernières suscitent par ailleurs des attitudes contrastées : réceptivité, indifférence, hostilité, méfiance et angoisse. Les résultats suggèrent que la fiabilité perçue des campagnes apparaît très forte. Elle est une condition nécessaire mais pas suffisante à leur efficacité. L'étude montre aussi que l'aspect moralisateur des campagnes n'est pas forcément un obstacle à cette efficacité, mais que l'angoisse n'est pas toujours un bon moyen d'inciter, notamment les fumeurs les plus dépendants, à changer de comportement. Plus globalement, les dernières campagnes semblent avoir eu un impact très significatif sur les comportements, au moins à court terme. Elles ont été abondamment relayées, surtout par les personnes qui y sont les plus réceptives : suite à ces campagnes, beaucoup en ont parlé à des proches qu'ils jugeaient concernés. Reste à savoir dans quelle mesure un tel relais participe de leur efficacité.

Auteur : Peretti-watel Patrick, Seror Valérie, Du roscoät Enguerrand, Beck François
Evolutions, 2009, n°. 18, p. 1-6