Les personnes devenues sourdes ou malentendantes au cours de l'existence expriment, lorsqu'elles sont interrogées sur leur rapport à la santé, des préoccupations autour de la fatigue et des souffrances psychologiques occasionnées au quotidien par les difficultés de communication. Celles-ci se trouvent , pour toutes les personnes présentant des troubles de l'audition, souvent cristallisées dans les situations de travail et dans les relations avec les professionnels de santé. Quand la surdité est présente depuis la prime enfance, la question de l'accès aux informations relatives à la santé est au centre des discours. Il concerne bien entendu les informations orales, mais aussi et dans des proportions difficilement mesurables, l'accès à l'écrit. La pratique de la langue des signes dont la maîtrise est très variable et comprise par une minorité de personnes sourdes profondes ne suffit généralement pas à pallier ce déficit, dans la mesure où peu d'informations sont disponibles dans cette langue. Ce problème d'accès à l'information peut se traduire par d'importantes inégalités en termes de connaissances sur les questions de santé et sur les pratiques. Les indicateurs de santé pourraient également être dégradés du fait d'une accessibilité réduite, en particulier aux soins, d'une participation sociale limitée, de relations stigmatisantes et discriminatoires, d'un isolement subi, et de situations économiques moins favorables. [résumé auteur] Rapport coordonné par Audrey Sitbon.
Année de publication
: 2012
Pages : 110p.