À la suite de l’alerte survenue au cours de la seconde quinzaine de novembre 2022 concernant un nombre de cas pédiatriques d'IISGA plus important qu’habituellement observé, un premier bilan a été réalisé le 8 décembre à partir des données disponibles et publié sur le site de Santé publique France. En complément, une surveillance active a été immédiatement mise en place par Santé publique France et le GFRUP (Groupe francophone de réanimation et d’urgences pédiatriques) afin de renforcer le dispositif de surveillance déjà existant, de mieux évaluer la situation sur le plan épidémiologique et de caractériser les formes sévères admises en service de soins critiques. Nous faisons un point sur la base des données arrêtées au 01/01/2023 (fin de semaine 52) sur l’évolution des principaux indicateurs épidémiologiques.
Points clés
- Stabilisation du nombre des cas pédiatriques d’IISGA sévères hospitalisés en service de soins critiques depuis la semaine 49-2022. Plus de la moitié des cas sont survenus suite à une infection virale. Parmi les 91 cas recensés, 9 sont décédés. Cinq autres décès par IISGA avant leur admission à l’hôpital ont été signalés.
- Diminution du nombre des consultations et passages aux urgences pour les infections non invasives à SGA, angine et scarlatine sur la deuxième quinzaine de décembre en lien avec les vacances scolaires mais une nouvelle augmentation est déjà observée début janvier (période non couverte par ce bilan) et fait l’objet d’un suivi.
- La situation épidémiologique actuelle des IISGA n’est pas liée à l’émergence d’une souche bactérienne nouvelle mais possiblement à l’augmentation de la fréquence du génotype emm1 déjà connu.
- L’augmentation du nombre de cas chez les adultes, suggérée par les données du CNR, devra être confirmée par des analyses complémentaires (analyse des données Epibac et du PMSI).
- Observation d’une situation similaire dans d’autres pays d’Europe, notamment au Royaume-Uni où est observée également une augmentation du nombre de cas en 2022, une prédominance du génotype emm1 et une forte proportion de co-infections avec un virus respiratoire.
- La recrudescence des IISGA pourrait résulter, au moins en partie, d’un rebond post mesures barrières chez des enfants dont le système immunitaire n’a pas été au contact avec les souches de SGA qui circulent habituellement. Ces infections sont aussi fréquemment des surinfections d’infections respiratoires virales.