Sous l'égide du Réseau d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales et avec le Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux, les méthodes de surveillance des accidents exposant au sang (AES) font l'objet d'un consensus et d'un réseau national depuis 2002. Tout AES déclaré au médecin du travail du 1 er janvier 2008 au 31 décembre 2008 est documenté de manière volontaire, anonyme et standardisée. En 2008, 16 282 AES ont été recensés dont 65 % notifiés par les personnels paramédicaux et 80,6 % sont des accidents percutanés essentiellement par piqûre. L'observance du port du gant (67,8 %) et la proximité du collecteur (70,9 %) s'améliorent. Cependant, le respect des précautions standard a fait défaut dans 45,8 % des AES percutanés, responsable d'un nombre encore élevé d'accidents évitables. La connaissance du statut du patient source demeure dans 20 % des cas inconnue. La prescription de la chimioprophylaxie antirétrovirale diminue (3,4 % en 2008 versus 6,3 % en 2002). La couverture nationale du réseau en 2008 (25,6 % des établissements de santé et 50,7 % des lits) augmente. L'incidence est de 7,4 AES pour 100 lits d'hospitalisation. Sur la base des 434 809 lits d'hospitalisation recensés en France, 32 176 AES auraient été déclarés en 2008 aux médecins du travail des établissements de santé français. En mettant en perspective ces résultats avec ceux de 2004 (incidence de 8,9 et 41 429 AES estimés), cela représente une baisse d'environ 9 250 AES. Même si l'estimation est empirique, cela laisse penser que des progrès importants en termes de sécurité des soins ont été consentis. Poursuivre et accentuer cette dynamique est l'objectif du Programme national de prévention des infections nosocomiales 2009-2013. (R.A.)
Auteur : Saby K, Paulet L, Floret N
Année de publication
: 2011
Pages : 87 p.