Les infections du site opératoire (ISO) font partie des infections nosocomiales (IN) cibles du programme national de lutte contre les IN. Depuis 1999, une base de données a été créée à partir des réseaux de surveillance interrégionaux dans le cadre du réseau national d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin). Chaque année, chaque service de chirurgie volontaire participant au réseau de surveillance devait inclure 200 patients opérés et recueillir des informations individuelles comprenant en particulier les composants de l'index de risque NNIS (durée opératoire, ASA, classe de contamination) et d'autres facteurs péri-opératoires. Tous les patients inclus devaient si possible être suivis jusqu'au 30ème jour postopératoire. Les ISO étaient définies selon les critères standard usuels. Parmi 620 176 interventions chirurgicales surveillées entre 1999 et 2004, 10 349 ISO ont été identifiées (taux d'incidence brut : 1,7%) dont 42% étaient profondes. L'incidence des ISO variait avec l'index de risque NNIS de 0,9% pour les patients à faible risque jusqu'à 14% pour les patients les plus à risque. Pour les interventions chirurgicales les plus souvent surveillées, l'incidence des ISO variait de 0,2% à 9,2% selon la procédure. Sur la période d'étude, l'incidence des ISO en NNIS-0 diminuait significativement pour certaines interventions telles que les hernies de paroi (- 50%). La surveillance des ISO est aujourd'hui largement répandue en France et constitue un outil important pour mesurer le risque infectieux chez les patients opérés en tenant compte du type d'intervention. L'impact du programme national de lutte contre les IN sur l'incidence des ISO reste encore à évaluer en détail, mais des résultats encourageants sont observés pour certaines interventions. (R.A.)
Auteur : Cclin Est, Cclin Ouest, Cclin Paris-Nord, Cclin Sud-Est, Cclin Sud-Ouest
Année de publication
: 2006
Pages : 22 p.