L'objectif de cette étude est de fournir, à partir des données de population des registres du réseau Francim, des estimations actualisées de survie observée et nette à 1, 3, 5 et 10 ans après un diagnostic de cancer et de présenter les tendances temporelles de la survie. Des estimations de la survie à 15 ans sont également produites pour la première fois en France. L'étude a inclus tous les nouveaux cas de cancers solides, diagnostiqués entre 1989 et 2010 chez les personnes âgées de 15 ans ou plus dans 19 départements métropolitains, soit 502 063 cas incidents. Les résultats sont présentés pour 37 localisations de cancers, tous stades confondus. La survie nette des personnes atteintes de cancer solide varie considérablement selon la localisation cancéreuse sur la période 2005-2010. Les cancers de mauvais pronostic (survie nette à 5 ans inférieure à 33 %) représentent 31 % des cancers solides chez l'homme et 17 % chez la femme. À l'inverse, les cancers de bon pronostic (survie nette à 5 ans supérieure ou égale à 66 %) représentent 57 % des cancers solides chez la femme et 44 % chez l'homme. Pour un même cancer, les femmes ont le plus souvent une survie supérieure à celle des hommes. La survie diminue avec l'âge pour l'ensemble des cancers solides. Une amélioration de la survie nette est observée pour la plupart des cancers solides sur la période 1989-2010, moins marquée chez les sujets âgés. Cette amélioration peut, en partie, se rapporter aux progrès thérapeutiques ainsi qu'à une plus grande précocité des diagnostics, à l'origine d'une meilleure prise en charge mais également d'un mécanisme d'avance au diagnostic du fait d'un dépistage. Selon les cancers étudiés, ces deux facteurs explicatifs peuvent se combiner. D'autres facteurs peuvent également contribuer à expliquer les tendances de la survie et sont discutés pour chaque localisation cancéreuse étudiée.
Auteur : Cowppli Bony A, Uhry Z, Remontet L, Guizard AV, Voirin N, Monnereau A, Bouvier AM, Colonna M, Bossard N, Woronoff AS, Grosclaude P
Année de publication
: 2016
Pages : 274 p.