Introduction - Peu de travaux ont été publiés sur les minorités sexuelles lesbiennes, bisexuelles ou transsexuelles qui restent mal connues alors que depuis l'ère du sida, la connaissance de la population homosexuelle masculine s'est améliorée. Les associations de transsexuels et de lutte contre le sida et le Centre régional d'information et de prévention du sida (Crips) ont réalisé une première étude exploratoire auprès des personnes trans afin de décrire leur situation sociale, leurs comportements sexuels et leur recours aux soins. Matériel-Méthodes - Un questionnaire a été élaboré par le Crips et Act Up-Paris puis diffusé via Internet de mai à juin 2007. Résultats - Au total, 179 personnes ont répondu en ligne au questionnaire. Les informations recueillies mettent en évidence des caractéristiques socio-économiques proches de la population générale, mais avec des modes de vie marqués par moins de vie de couple, moins d'activité sexuelle, plus de rapports sexuels associés à des échanges d'argent, des prises de risques plus importantes, davantage de consommation de substances psychoactives. Par rapport aux homosexuels masculins, on observe des similitudes dans le comportement sexuel (peu de vie de couple) et préventif (prise de risque lors des fellations), et des différences (moins d'activité sexuelle). L'expérience des discriminations est fréquente. Discussion-Conclusion - Il est probable que cette première étude exploratoire n'a pas réussi à inclure des groupes très vulnérables comme les étrangers et les travailleurs sexuels que les associations rencontrent sur le terrain. Il est nécessaire de poursuivre et d'enrichir les connaissances sur la population transsexuelle afin de construire une offre de prévention et de soins adaptée et pour soutenir le mouvement de reconnaissance de ses besoins spécifiques. (R.A.)
Auteur : d'Almeida Wilson K, Lert F, Berdougo F, Hazera H
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 27, p. 240-4