Il y a plus d'une décennie, l'effet préventif du traitement antirétroviral contre le VIH, appelé " TasP " (voir encadré), a été démontré scientifiquement : une personne séropositive sous traitement avec une charge virale indétectable ne peut pas transmettre le virus. L'objectif de cet article est d'évaluer le niveau de connaissance du TasP parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en 2021, de décrire leurs caractéristiques selon leur statut VIH déclaré et les facteurs associés à cette connaissance. Les données sont issues de l'enquête Rapport au sexe (Eras) 2021, enquête en ligne transversale et anonyme, auto-administrée et basée sur le volontariat. Parmi les 14 706 répondants inclus dans l'analyse, résidant en France et ayant eu au moins un rapport sexuel avec un homme au cours de leur vie, 60,5% connaissent le TasP, 92,4% parmi les séropositifs au VIH et 58,2% parmi les séronégatifs ou ceux méconnaissant leur statut VIH. Les régressions logistiques montrent, avec des niveaux différents selon le statut VIH des répondants, qu'un faible niveau d'étude, une situation financière perçue comme difficile, un niveau de littératie en santé faible ou encore le fait de ne pas se définir homosexuel étaient associés à une moindre connaissance. Inversement, le fait de vivre en milieu urbain, de fréquenter la communauté gay ou les services de soins liés au VIH étaient associés positivement à la connaissance du TasP. La poursuite des campagnes de vulgarisation du TasP est primordiale, que ce soit par le biais des canaux associatifs, communautaires, sanitaires mais aussi grand public, avec pour objectif d'améliorer les connaissances sur le VIH et réduire la stigmatisation liée au VIH.
Auteur : Velter Annie, Ousseine Youssoufa, Allaire Cécile, Lydié Nathalie
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2021, n°. 20-21, p. 378-387