Pratiques addictives des personnes hospitalisées en Normandie en 2020

L'ARS Normandie a sollicité la cellule régionale de Santé publique France Normandie pour estimer la prévalence des pratiques addictives chez les personnes ayant recours, quel que soit le motif, au système de soins hospitaliers dans les établissements de santé de la région. En effet, l'addictologie nécessite l'intervention d'acteurs multiples car l'enjeu est d'agir au plus tôt afin de limiter, voire de prévenir, les conséquences des conduites addictives. Connaitre le fardeau des pratiques addictives parmi les patients normands a pour but d'adapter le repérage, la prise en charge des patients et les conditions d'exercice des professionnels de santé. L'enquête a été réalisée dans 40 établissements de santé normands parmi 50 sollicités, sur une semaine donnée en février 2020. Elle a permis de recueillir 6 381 questionnaires. Au terme de cette étude qui a décrit les profils des patients accueillis en milieu de soins en matière de pratiques addictives, il ressort que ces comportements à risque occupent une place importante dans cette population. En comparaison à la population générale, les prévalences de consommation quotidienne d'alcool et de cannabis apparaissent plus importantes dans la population d'étude. Il paraît donc pertinent de mobiliser en milieu hospitalier des ressources pour prendre en charge ces addictions. En termes de caractérisation du profil à risque, les prévalences d'addictions sont plus importantes chez les hommes, chez les personnes de 45 à 54 ans, les personnes au chômage et chez les patients accueillis dans les services de psychiatrie. Cette identification des profils à risque est importante pour l'élaboration d'actions de prévention ciblées et l'adaptation des outils. Quelle que soit la population concernée, les conduites addictives représentent un sujet majeur du fait des conséquences sanitaires et sociales auxquelles elles sont associées. Une connaissance précise de leur présence en milieu de soins est essentielle afin d'être en mesure d'estimer les besoins sanitaires dans ce domaine et de pouvoir y répondre de manière adéquate. La meilleure connaissance des profils des consommateurs de substance addictive en milieu hospitalier apportée par cette étude peut contribuer à améliorer le repérage et la prise en charge. De même, la présence de ces personnes sujettes aux pratiques addictives en milieu hospitalier représente une circonstance favorable pour démarrer une prise en charge.