Sexe
Les familles monoparentales représentent 25 % des familles en France avec dans 80 % des cas, une femme à leur tête, et font plus souvent face à des situations de précarité socio-économiques. Les données du Baromètre 2021 montrent que ces mères célibataires souffrent davantage d'épisodes dépressifs majeurs au cours de la dernière année et fument davantage quotidiennement que les mères en couple. Par ailleurs, les pères célibataires sont davantage à risque de pensées suicidaires dans l’année ou d’avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie si l’on se rapporte aux pères en couple avec enfants.
D’après l’étude Entred 2007-2010, les personnes souffrant de diabète de type 2 étaient principalement des hommes (55,3 %), d’un âge moyen de 67,6 ans, nées en France dans 76,3 % des cas et nées dans un pays du Maghreb dans 11,1 % des cas.
En 2019, d’après l’étude Unono Wa Maore à Mayotte, près de la moitié des adultes déclarait que leur foyer était en situation d’insécurité alimentaire modérée (24,5 %) ou sévère (22,7 %). Cette prévalence différait fortement selon le lieu de naissance, ainsi elle était de 36,3 % chez les natifs de l’île, contre 61,7 % chez les personnes nées aux Comores. La prévalence la plus faible était de 5,6 % pour les personnes natives de France métropolitaine ou des autres DOM.

Parmi les 1 220 femmes incluses dans l’étude Abena 2011-2012, 972 ont pu être qualifiées pour l’insécurité alimentaire de leur foyer ou pour elles-mêmes (79,7%). L’insécurité alimentaire « au niveau des foyers » était « sévère » pour 43%, « modérée » pour 31%, et « absente ou faible » pour un quart d’entre eux. Par ailleurs, les femmes ayant des enfants étaient 8% à déclarer une insécurité sévère pour leurs enfants et 35% à déclarer une insécurité modérée.

Conditions de logement
Concernant les relations entre habitat et santé, l’étude Qualisurv-habitat 2013-2014, réalisée auprès de ménages ayant des conditions de logement dégradées, a montré que la santé respiratoire et la santé psychique sont, du point de vue des participants, les deux sphères les plus affectées par les conditions de logement dégradées. L’humidité et la moisissure, la précarité énergétique et la sur-occupation sont les désordres les plus fréquents avec la vétusté électrique et l’instabilité des bâtis.
L’enquête CoviPrev, conduite sur 30 vagues d’enquête entre mars 2020 et janvier 2022, pendant la pandémie de COVID-19montre que le fait de vivre dans un logement à forte promiscuité (définie par une superficie de moins de 18 m² par personne ou moins de 25 m² pour une personne vivant seule) augmentaient la probabilité d’avoir vécu un état dépressif, d’avoir vécu un état anxieux et d’avoir eu des pensées suicidaires pendant la période épidémique.
En savoir plus :
- Du Roscoät E, Forgeot C, Léon C, Doncarli A, Pirard P, Tebeka S, et al. La santé mentale des Français pendant l’épidémie de Covid-19 : principaux résultats de la surveillance et des études conduites par Santé publique France entre mars 2020 et janvier 2022. Bull Épidémiol Hebd.2023 ; (26) : 570-89.
- La Santé en action, Septembre 2021, n°457 - Le logement, déterminant majeur de la santé des populations.
Conditions de travail
Les données de l’étude Coset Covid-19 menée en 2020 durant la pandémie de COVID-19 a souligné l’impact des déterminants professionnels sur la santé et les comportements de santé. Au lendemain du confinement, près de 20 % des femmes artisanes, commerçantes et professionnelles libérales souffraient d’anxiété, et 20 % des femmes issues de professions libérales présentaient une symptomatologie dépressive, sans qu’il soit possible de relier directement ces chiffres au confinement, faute de valeurs antérieures disponibles. Une augmentation des difficultés de sommeil est rapportée, en particulier pour les indépendants non-agricoles et les salariés du monde agricole. Certains groupes professionnels présentaient une prévalence plus importante d’anxiété et de symptomatologie dépressive au sortir du confinement en juin 2020, dont la fréquence apparaissait liée à des conditions de travail défavorables durant le confinement.
Par ailleurs, les données issues de la cohorte constances du Régime général montraient que les arrêts d’activité ou les modifications de temps de travail durant le confinement ont été d’ampleur très contrastée entre les catégories socioprofessionnelles de salariés, mais globalement moins fréquents dans cette population que dans celle des indépendants non-agricoles.
D’après le baromètre santé 2021, les pensées suicidaires dans les 12 derniers mois étaient fortement associées au fait d’être au chômage, ainsi qu'à l’appartenance à la catégorie « inactivité professionnelle », par rapport aux actifs occupés. Selon la situation professionnelle, l’augmentation de l’épisode dépressif caractérisé la plus importante a été observée chez les étudiants (+7 points), suivis des chômeurs (+5,3 points), des actifs occupés (+4,4 points) et des retraités (+1,7 point). Comme pour les précédentes vagues, les chômeurs restaient les plus concernés (22,0 %) et les retraités les moins concernés (7,5 %) par un épisode dépressif caractérisé en 2021. Aussi bien chez les femmes que chez les hommes, les personnes qui ne se déclaraient pas à l’aise financièrement, vivant seules ou dans le cadre d’une famille monoparentale en référence aux couples avec enfant(s), ainsi que les personnes au chômage en référence aux actifs occupés, présentaient davantage de risque d’avoir vécu un EDC au cours de l’année que les autres.
En savoir plus :
- Léon C, du Roscoät E, Beck F. Prévalence des pensées suicidaires et tentatives de suicide chez les 18-85 ans en France : résultats du Baromètre santé 2021. Bull Épidémiol Hebd. 2024 ; (3):42-56.
- Léon C, du Roscoät E, Beck F. Prévalence des épisodes dépressifs en France chez les 18-85 ans : résultats du Baromètre santé 2021. Bull Épidémiol Hebd. 2023 ;(2):28-40.
Défavorisation sociale
Au 1er janvier 2020, la prévalence de l'épilepsie traitée était estimée à 10,2 pour 1 000 habitants en France (source : SNDS). La prévalence, similaire chez les hommes et les femmes, augmente avec l'âge, et de manière régulière avec le désavantage social. Il existe une hétérogénéité territoriale de l'épilepsie traitée, avec une prévalence plus élevée dans les départements du nord et situés dans le long d'une diagonale nord-est sud-ouest, et dans certains départements d'outre-mer.
En savoir plus : Épilepsie traitée en France en 2020 : prévalence, disparités régionales et sociales à partir du Système national des données de santé