La dengue, le zika et le chikungunya sont trois arboviroses ou maladies virales transmises par un vecteur moustique du genre Aedes. Elles font l’objet d’une surveillance saisonnière renforcée du 1er juin au 30 novembre chaque année en France, période pendant laquelle l’activité du moustique Aedes albopictus dans les départements d’implantation du vecteur est attendue.
Santé publique France, en tant qu’acteur central de la lutte contre les arboviroses, coordonne cette surveillance et publie chaque semaine entre juin et novembre les données nationales de surveillance saisonnière. Des points spécifiques régionaux sont également publiés dans les régions où le moustique circule. Un bilan est ensuite réalisé en fin d’année et mis à disposition sur notre site internet.
En quoi consiste la surveillance des arboviroses – dengue, chikungunya et zika ?
La présence des arboviroses en France
Le moustique vecteur des arboviroses, Aedes albopictus (aussi appelé moustique tigre) est implanté dans plusieurs territoires français et s’étend sur l’ensemble du territoire depuis 2004. Ainsi en France, la surveillance épidémiologique des arboviroses s’inscrit dans une optique de prévention et de mise en place de dispositifs de lutte antivectorielle dans l’ensemble des départements d’implantation du vecteur.
Les objectifs de la surveillance des arboviroses
La surveillance a pour objectif de permettre une intervention rapide des services de lutte antivectorielle autour des cas potentiellement virémiques en zone de présence vecteur, afin de prévenir un cycle de transmission local.
La déclaration obligatoire des cas des arboviroses
Pour détecter les risques de transmission, la surveillance repose sur la déclaration obligatoire avec signalement de tout cas, importé ou autochtone, documenté biologiquement. Chaque signalement est effectué par les médecins et les laboratoires et déclenche une investigation épidémiologique et entomologique de manière immédiate.
Chikungunya, dengue, zika : chiffres et résultats clés 2021
Du 1er mai 2021 au 10 décembre 2021, ont été confirmés en France métropolitaine :
- 164 cas importés de dengue dont 105 en provenance de La Réunion ; 144 cas ont été diagnostiqués dans des départements avec implantation documentée d’Aedes albopictus.
- 3 cas importés de chikungunya
- 0 cas importé de Zika
Zoom sur des cas autochtones de dengue identifiés en 2021
Un cas autochtone de dengue a été identifié dans le département du Var le 26 juillet 2021. Aucun autre cas n’a été identifié, y compris lors des enquêtes en porte à porte réalisées les 2 et 9 août.
Un autre cas autochtone de dengue a été identifié à Montpellier le 5 novembre 2021. Des actions de lutte antivectorielle ont eu lieu autour du domicile du cas les 11 et 15 novembre. Aucun autre cas n’a été identifié, y compris lors des enquêtes en porte à porte réalisées les 22 et 23 novembre 2021.
En comparaison à la saison 2020, le nombre de cas importés, en particulier de dengue, a été très inférieur cette année : 909 cas de dengue en 2020 (données consolidées) contre 164 en 2021. Cette plus faible activité est attribuable à l’absence de circulation épidémique de la dengue dans les départements français d’Amériques pendant la période de surveillance saisonnière renforcée 2021. Pour mémoire, plus de 80% des cas importés de dengue de 2020 rentraient d’un séjour en Martinique ou en Guadeloupe.
Nombre de cas confirmés importés de chikungunya, de dengue et de zika, par région, France métropolitaine et pour les départements avec implantation documentée d’Aedes albopictus (01/05/2021 au 10/12/21)
Le rôle de Santé publique France en matière de surveillance et de prévention des arboviroses
En tant que coordinateur de la surveillance, Santé publique France en lien avec les autres partenaires - Agences Régionales de Santé et Centres nationaux de référence est en charge de :
- Définir, piloter et coordonner la surveillance épidémiologique en France
- Adapter la surveillance aux spécificités et risques régionaux
- Etudier les comportements de prévention vis-à-vis des arboviroses en France métropolitaine afin d’identifier des leviers d’action permettant d’améliorer la lutte anti vectorielle
- Contribuer à l’information et la sensibilisation des professionnels de santé, des collectivités locales et du grand public sur les maladies et les mesures de prévention