Chaque année, des millions de personnes sont touchées par les virus de l’hiver : grippe, bronchiolite, gastro-entérite. La pandémie de COVID-19 a eu un impact direct sur la circulation des virus au cours de la saison hivernale 2020-2021 et sur les épidémies hivernales observées habituellement chaque année ; une baisse du nombre de cas principalement due au renforcement des gestes barrières (port du masque, distanciation physique…) et aux mesures de freinage de l’épidémie de Covid qui ont également eu un impact sur la circulation des autres virus (confinements, restrictions de circulation, distanciation sociale…).
La surveillance hivernale 2021-2022 a repris depuis début octobre avec la publication des premiers bulletins de surveillance. Les données publiées montrent déjà une circulation précoce du virus de la bronchiolite et une circulation active du virus de la grippe à Mayotte.
Quelles sont les épidémies hivernales ?
Grippe, gastro-entérite et bronchiolite sont les principales infections dues à des virus hivernaux et elles impactent fortement les structures de soins au cours de l’hiver.
La grippe
La grippeest une infection virale respiratoire contagieuse à l’origine d’épidémies saisonnières, en hiver. En France métropolitaine, l’épidémie survient généralement entre les mois de novembre et avril, avec un démarrage le plus souvent fin décembre - début janvier. Elle dure en moyenne 10 à 11 semaines.
On compte 2 à 6 millions de personnes touchées par la grippe chaque année en France. Il existe différents moyens de protection : le vaccin contre la grippe constitue le moyen le plus efficace, mais il est tout aussi important de respecter les gestes barrières.
La bronchiolite
La bronchiolite est une maladie respiratoire épidémique due majoritairement au virus respiratoire syncytial (VRS). Elle touche principalement les enfants avant l’âge de 2 ans. L'épidémie débute généralement à la mi-octobre, pour atteindre un pic en décembre et se termine à la fin de l'hiver.
En France, on estime que la bronchiolite touche chaque hiver près de 30 % des nourrissons de moins de 2 ans, soit environ 480 000 cas par an. Actuellement, la prévention repose principalement sur les mesures d’hygiène.
Les gastro-entérites
Les gastro-entérites aiguës (GEA) hivernales sont principalement d’origine virale, avec une circulation dominante des norovirus et des rotavirus. Les norovirus sont responsables de GEA chez les personnes de tous âges alors que les rotavirus touchent majoritairement les enfants de moins de 5 ans. L’augmentation du nombre de consultations pour GEA habituellement entre décembre et avril. Un pic est souvent observé au cours des deux premières semaines de janvier.
On estime que, chaque hiver, ces GEA sont à l’origine de 1,4 à 4,0 millions de consultations en médecine générale. La transmission des gastro-entérites aiguës virales étant majoritairement interhumaine, les mesures de prévention sont essentiellement basées sur l’application de mesures d’hygiène, en particulier des mains.
Une surveillance renforcée pendant la période hivernale
Dans le cadre de ses missions de surveillance, de vigilance et d’alerte dans le domaine des épidémies saisonnières, Santé publique France analyse les données de surveillance de la grippe, de la bronchiolite et des gastro-entérites aiguës issues de son réseau de partenaires.
L'analyse de ces données est publiée chaque semaine entre octobre et avril dans des points épidémiologiques nationaux et régionaux.
Restez informés en vous abonnant à nos newsletters hebdomadaires.
Des gestes simples à adopter pendant l’hiver
Pour réduire les risques de contamination par un virus hivernal, Santé publique France recommande quelques gestes barrières simples à adopter :
- Porter un masque jetable en cas de contact avec des personnes âgées, des bébés, des personnes qui ont une maladie chronique ou des femmes enceintes, dès l’apparition des premiers signes (fièvre, toux, éternuement).
- Se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon (de préférence liquide) pendant 30 secondes, en frottant les ongles, le bout des doigts, la paume et l’extérieur des mains, les poignets et entre les doigts. Après le lavage, il est conseillé de se sécher les mains avec une serviette propre ou à l’air libre. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la mesure d’hygiène la plus importante pour prévenir la transmission des infections. Il est vivement conseillé de se laver les mains le plus régulièrement possible, notamment à des moments considérés comme essentiels :
- avant et après s’être occupé d’un bébé
- après avoir rendu visite à une personne malade
- avant de préparer les repas, de les servir ou de manger
- après s’être mouché, avoir toussé ou éternué
- après chaque sortie à l’extérieur
- après avoir pris les transports en commun (bus, car, train, métro), en arrivant au bureau ou chez soi
- après être allé aux toilettes.
- L’usage des solutions hydro-alcooliques (SHA) est efficace pour éliminer de nombreux microbes transmissibles, mais ne l’est pas contre tous les germes. Elles sont à utiliser sur des mains visiblement non souillées car elles désinfectent mais n’enlèvent pas les saletés sur les mains. Utiliser un mouchoir à usage unique pour se moucher, le jeter à la poubelle puis de se laver les mains. A la maison, une poubelle fermée par un couvercle est préférable.
- Éternuer ou tousser dans le pli du coude. En se couvrant la bouche et le nez avec la main, les microbes déposés sur la main peuvent se transmettre à d’autres personnes, en se serrant la main ou en touchant un objet. Si ce n’est pas possible (ex : enfant tenu dans les bras), il est recommandé de se couvrir la bouche avec un mouchoir à usage unique, de le jeter puis de se laver les mains. Après avoir toussé ou éternué dans ses mains, il faut se laver les mains dès que possible pour ne pas contaminer des personnes ou des objets.