Aux Antilles, la dengue circule selon un mode de transmission endémo-épidémique avec une intensité saisonnière qui varie selon les années. Tout au long de l’année, elle fait l’objet d’une surveillance par Santé publique France Antilles qui publie des points de situation réguliers de la dengue sur ces territoires. Depuis plusieurs semaines, la circulation du virus de la dengue s’intensifie en Martinique et en Guadeloupe avec un nombre de cas signalés en augmentation. Les Comités Techniques de Suivi de la dengue de Guadeloupe et Martinique se sont réunis le 17 août 2023 et ont conclu que la situation épidémiologique de la dengue dans ces deux territoires correspondait désormais à une phase épidémique.
La situation actuelle nécessite de rester vigilant et d’appliquer les mesures de prévention pour les personnes résidant aux Antilles ainsi que les voyageurs, à l’arrivée ou au retour d’un séjour.
Le virus de la dengue continue de se propager aux Antilles
En Guadeloupe, la circulation du virus continue de s’intensifier au sein de l’archipel et est particulièrement active dans les communes de Saint-François et de Trois-Rivières. Les passages aux urgences pour syndrome de dengue sont en augmentation.
En Martinique, la propagation du virus de la dengue s’intensifie sur l’ensemble du territoire et les indicateurs hospitaliers, notamment les passages aux urgences pour syndrome de dengue, sont en augmentation.
Le sérotype DENV-2 a été identifié dans une majorité des cas investigués en Martinique et en Guadeloupe.
En France hexagonale, ces épidémies ont pour répercussion un nombre important de cas de dengue « importés », avec un séjour récent en Martinique et Guadeloupe (plus de 50% des cas de dengue rapportés chez les voyageurs). Ces cas « importés » peuvent être à l’origine d’épisodes de transmission. Ainsi, depuis 2010 des épisodes de transmission de dengue dans l’hexagone sont régulièrement identifiés. Quatre de ces épisodes avaient pour origine un cas au retour des Antilles. Il y a eu au total 28 épisodes de transmission de dengue dans l’hexagone représentant un total 114 cas de dengue contractée en métropole depuis 2010 dont 66 cas en 2022.
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Comment éviter d’être contaminé : les gestes à adopter
L’infection est transmise par un moustique vecteur contaminé (en ayant préalablement prélevé le sang d’une personne infectée) qui peut, à l’occasion d’une autre piqûre, transmettre le virus à une nouvelle personne.
Pour vous protéger et éviter de vous faire piquer par des moustiques dans les régions où des cas de dengue ont été signalés, les bons gestes à adopter sont :
Éviter la prolifération des moustiques
- Éliminez les eaux stagnantes
- Changez l’eau des vases à fleurs 2 fois par semaine
- Couvrez les fûts et réserves d’eau avec une toile moustiquaire
- Nettoyez les gouttières régulièrement
- Éliminez les objets susceptibles d’accumuler des eaux pluviales dans et autour de la maison
Vous protéger des piqûres de moustiques
- Porter des vêtements longs
- Dormir sous une moustiquaire imprégnée
- Utiliser des répulsifs anti-moustiques cutanés : crèmes ou lotions cutanées et qui, selon les marques, éloignent les moustiques entre 6 et 12 heures. Une attention particulière vis-à-vis des produits utilisés doit être portée sur les enfants en bas âge et les femmes enceintes. En cas d’utilisation de crèmes solaires, le répulsif doit être appliqué au moins 20 min après l’application de la crème solaire. Prenez conseil auprès de votre pharmacien.
- appliquer sur tout le corps
- éviter le visage et les mains
- insister sur les chevilles et les pieds
- Utiliser des répulsifs anti-moustiques autres que cutanés : diffuseurs électriques d'insecticides, serpentins, bougies, raquettes.
Ces gestes sont à poursuivre et renforcer particulièrement pour les personnes malades de la dengue et les personnes vivant à proximité́ de malades.
En vidéo - Dengue : les gestes à adopter
Les précautions à prendre en cas de voyages vers ou au retour des Antilles
En France hexagonale, le moustique Aedes albopictus (communément appelé "moustique tigre") est également vecteur de la dengue. Désormais implanté dans 71 départements, ce moustique risque de transmettre la maladie à votre entourage s’il vous pique alors que vous êtes porteur de la dengue au retour de votre voyage.
Aussi, pendant les 15 jours suivant son retour d’une région où des cas de dengue ont été signalés, il est recommandé :
- de continuer à se protéger contre les piqûres de moustique pour éviter qu’un moustique de genre Aedes vous pique et soit contaminé, à son tour, par le virus de la dengue (porter des vêtements longs, utiliser des répulsifs etc). Il pourrait alors transmettre le virus à d’autres personnes, lors d’une piqûre ;
- de consulter un médecin en cas de fièvre, ou maux de tête, ou douleurs articulaires et/ou musculaires, ou sensation de grande fatigue, ou éruptions cutanées et de lui indiquer de quelles régions vous revenez.
Affiches et spots vidéos destinés aux voyageurs en provenance ou retour des zones à risque de dengue
Des actions conjointes et coordonnées pour ralentir la propagation du virus de la dengue
L’action coordonnée de multiples acteurs complémentaires notamment dans les domaines de l’épidémiologie, de l’entomologie, de la démoustication, de la clinique, de la biologie et de la communication sociale participe à la lutte contre la dengue.
La surveillance épidémiologique constante effectuée par la Santé publique France Antilles oriente la graduation des stratégies de surveillance et de contrôle de la dengue décrites dans le Programme de Surveillance, d’Alerte et de Gestion des Epidémies de dengue (Psage dengue) propre à chaque territoire.
Les actions conjointes de santé publique des services de démoustication et des services chargés de la surveillance épidémiologique visent à limiter la prolifération du moustique vecteur Aedes aegypti, permettant ainsi de ralentir la circulation du virus de la dengue et la propagation de la maladie.