Depuis octobre 2021, l'Europe subit l’épizootie d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) la plus importante jamais connue, due à des virus H5Nx (quasi-exclusivement H5N1) du clade 2.3.4.4b. On observe par ailleurs, depuis l’automne, une nouvelle dynamique de propagation du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) dans la faune sauvage migratrice (oies cendrées et bernache notamment) mais également dans des élevages de volaille et d’oiseaux captifs.
En France, après une accalmie de plusieurs mois en élevages avicoles, plusieurs foyers en élevage ont été détectés depuis fin novembre 2023, ayant conduit le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire à élever à son maximum le niveau de risque épizootique vis-à-vis de l’IAHP permettant ainsi de renforcer la surveillance de la transmission des virus et les mesures de prévention pour protéger les élevages avicoles. Cette situation appelle à une vigilance renforcée chez les personnes exposées à ces virus ainsi qu’aux différents acteurs en santé animale et humaine.
Qu’est-ce que l’influenza aviaire ?
L’influenza aviaire est une maladie animale, causée par des virus influenza, qui touchent de très nombreuses espèces d’oiseaux. Ces maladies peuvent parfois se transmettre à d’autres espèces, dont l’être humain et de nombreuses espèces de mammifères sauvages ou domestiques. Cependant, la transmission de ces virus à l'homme demeure un phénomène rare et, aucun des virus influenza aviaires connus à l'heure actuelle n'est capable d'initier une transmission interhumaine soutenue.
A quoi sert la surveillance des cas humains de grippe d’origine aviaire ?
Depuis plusieurs années, Santé publique France a mis en place une surveillance des cas humains de grippe zoonotique. Cette surveillance repose sur le suivi des suspicions cliniques de grippe d’origine aviaire ou porcine signalées par les professionnels de santé. Elle a pour objectif de :
- détecter le plus précocement possible tout cas symptomatique de grippe d’origine aviaire ou porcine chez l’être humain afin de mettre en place au plus vite une prise en charge médicale adaptée et des investigations visant à réduire le risque de transmission à d’autres personnes (isolement des cas confirmés et investigation des personnes-contacts et des co-exposées) ;
- décrire et caractériser les cas humains d’infection par un virus influenza aviaire ou porcin.
Prévenir le risque de transmission des virus de la grippe aviaire à l’être humain
En termes de prévention, Santé publique France, en lien avec plusieurs partenaires (DGS, DGAL, Anses, Mutuelle Sociale Agricole et Office français de la biodiversité), a également élaboré un dépliant d'information sur les grippes aviaire et porcine rappelant comment ces virus se transmettent, comment éviter d’être contaminé, et que faire en cas d’exposition à risque, notamment en cas d’apparition de symptômes. Le dépliant est disponible en téléchargement et à la commande.
La prévention du risque de transmission des virus influenza aviaires à l’être humain repose sur le port d’équipements de protection individuelle pour la manipulation d’oiseaux malades ou morts (gants étanches, lunettes de protection, masques FFP2), ainsi que sur l’ensemble des mesures de biosécurité lorsqu’un foyer se déclare (consulter le dépliant du Ministère de l’Agriculture).
Dans le contexte actuel de circulation des virus influenza humains, aviaires et porcins sur le territoire national, il convient de rappeler l’importance de la vaccination contre la grippe saisonnière pour les professionnels exposés aux virus aviaires et porcins afin de limiter le risque de réassortiments entre des virus influenza humains et animaux.
En savoir plus :
Situation européenne de l'influenza aviaire
- Bulletins hebdomadaires de veille sanitaire internationale du 05/12/2023
- European Centre for Disease Prevention and Control
Situation française de l'influenza aviaire