Maladies vectorielles à tique : bien se protéger pendant la saison d’activité des tiques

La saison des tiques en France s'étend du printemps à l'automne, période durant laquelle elles sont actives et donc potentiellement vectrices de maladies pour les humains et les animaux. Parmi ces maladies, la borréliose de Lyme est la plus courante. Cependant, des cas d'encéphalite à tiques sont également diagnostiqués en France hexagonale et la menace émergente de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo nécessitent également une vigilance accrue.

Publié le 1 août 2024

La saison d'activité des tiques en France s'étend de mars à novembre. Présentes principalement en zones plutôt humides telles que dans les forêts, mais également dans les champs, prés et jardins, ces tiques sont d'importants vecteurs de pathogènes (bactéries, virus, parasites) responsables de maladies infectieuses pour les humains et les animaux.

Les maladies transmises par les tiques peuvent être d’origine bactérienne, virale ou parasitaire. Elles se transmettent lorsque les tiques se nourrissent du sang des animaux ou des humains sur lesquels elles se fixent. Les tiques peuvent se contaminer en absorbant des agents pathogènes présents chez des hôtes infectés. Lorsqu'elles prennent un nouveau repas de sang, elles retransmettent ces agents pathogènes. Agissant comme des "vecteurs", les tiques transmettent principalement ces agents pathogènes par leur salive lors de la piqure, ce qui en fait des vecteurs majeurs de la diffusion de maladies animales et humaines. 

Les principales maladies liées aux tiques

Borréliose de Lyme 

En France, la maladie humaine la plus courante transmise par les tiques Ixodes ricinus est la borréliose de Lyme (ou maladie de Lyme). Elle est causée par une bactérie du genre Borrelia burgdorferi sensu lato, présente sur l'ensemble du territoire français.
En 2023, près de 39 000 cas ont été diagnostiqués en médecine générale, soit une incidence de 59 cas pour 100 000 habitants. On observe une grande disparité régionale, les cas étant plus fréquents dans l'Est et le Centre (Alsace, Lorraine, Limousin, entre autres) par rapport à l'ouest et au sud méditerranéen.

Encéphalite à tique

L’encéphalite à tique est une infection qui affecte le système nerveux central et peut entraîner des séquelles neurologiques pendant plusieurs années dans 40 % des cas. Le virus est transmis à l'humain par la piqûre de tiques Ixodes ricinus dans les zones boisées et humides. Plus rarement, la contamination peut se produire par la consommation de lait cru ou de fromage au lait cru issu d'animaux eux-mêmes contaminés, principalement de chèvre ou de brebis.

Les régions de l’Est et Auvergne Rhône Alpes sont particulièrement touchées. La Haute-Savoie a signalé le plus grand nombre de cas ces deux dernières années, bien que la reconnaissance de la circulation du virus y soit plus récente qu'en Alsace. La région Auvergne-Rhône-Alpes est également une zone importante de circulation du virus, et les départements limitrophes au Sud et à l’Ouest nécessitent une vigilance accrue, en raison du risque d’extension de la zone de circulation du virus.
En 2023, 39 cas d’infections par le virus de l’encéphalite à tiques ont été rapportées via la déclaration obligatoire à Santé publique France

Fièvre hémorragique Crimée-Congo

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) est une infection causée par un virus (virus de la fièvre de Crimée-Congo) transmis par une tique du genre Hyalomma ou par le sang frais d’un animal ou les fluides corporels d’un être humain infectés et virémiques. La maladie se caractérise par de la fièvre, des frissons, des troubles digestifs et, dans de rares cas, une maladie hémorragique avec des saignements incontrôlés pouvant entraîner la mort. La FHCC est endémique dans certains pays d'Afrique, d'Asie et du Moyen-Orient, et, depuis une dizaine d’années, quelques cas autochtones ont été diagnostiqué en Espagne.

Aucun cas humain n’a été diagnostiqué en France à ce jour. Néanmoins, le risque de contamination sur le territoire est possible car des tiques Hyalomma retrouvés infectés par le virus de la fièvre de Crimée-Congo sont présentent dans plusieurs départements du sud de la France.

Carte de présence de la tique Hyalomma marginatum en France hexagonale
Départements où la présence de la tique a été documentée : 06 ; 07 ; 11 ; 13 ; 26 ; 30 ; 34 ; 66 ; 83 ; 2A ; 2B
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Se protéger des piqûres de tiques pour prévenir le risque d’infection

Petites par leur taille, les tiques sont difficiles à repérer. Lorsque l’on se promène en forêt, dans des prés ou lorsque l’on jardine, quelques conseils à suivre permettent de se protéger des piqûres :

  • se couvrir, en portant des vêtements longs qui recouvrent les bras et les jambes, un chapeau et rentrer le bas du pantalon dans les chaussettes ;
  • rester sur les chemins et éviter les broussailles, les fougères et hautes herbes ;
  • utiliser des répulsifs cutanés.

En rentrant chez soi après une balade en forêt/dans les prés ou après avoir jardiné, il est conseillé de :

  • s’examiner et vérifier soigneusement l’ensemble de son corps ;
  • en cas de piqûre, retirer le plus rapidement possible la ou les tiques avec un tire-tique ou à défaut une pince fine.

Des dépliants et documents de prévention sont mis à disposition des professionnels de santé et du grand public afin d’améliorer la connaissance sur les maladies transmises par les tiques. Des documents ont également été créés pour les enfants afin de les initier dès le plus jeune âge aux gestes de prévention contre les piqures de tiques.

A télécharger :

Surveillance des maladies liées aux tiques 

En France, la surveillance de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et de l’encéphalite à tiques repose sur les données cliniques, virologiques et épidémiologiques via la déclaration obligatoire. La déclaration obligatoire consiste à recueillir, pour certaines maladies dites « maladies à déclaration obligatoire », des informations aussi exhaustives que possible concernant les cas auprès des biologistes et médecins.

La borréliose de Lyme n’est pas une maladie à déclaration obligatoire. Cependant, Santé publique France coordonne la surveillance de la maladie sur le territoire et s’appuie pour cela sur plusieurs partenaires, notamment le réseau Sentinelles et le Centre national de référence des Borrelia. Les données annuelles de surveillance reposent sur les cas diagnostiqués en médecine générale et à l’hôpital ; ces données permettent de décrire les différentes formes de la maladie et d’en suivre les tendances.