Cancer du col de l’utérus : données
Une incidence et une mortalité en diminution depuis les années 1990
En France métropolitaine, le cancer du col de l’utérus représente la 11e cancer le plus fréquent chez la femme.
- 3 159 nouveaux cas ont été estimés pour 2023
- Trois quarts des cas se produisent chez des femmes âgées de 25-64 ans
- Le taux d’incidence (standardisé monde) est de 6,3 pour 100 000 femmes en 2023
- Il a considérablement diminué depuis 1990 (-1,4 % par an en moyenne) ; le taux est stable depuis 2010
Incidence des principaux cancers en France métropolitaine en 2023 et tendances depuis 1990
En savoir plusCette étude concerne l’incidence des 19 cancers les plus fréquents dont celle du cancer du col de l’utérus, et de l’ensemble des cancers.
Pour l’incidence des autres localisations cancéreuses et la mortalité par cancer, consulter le rapport des Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018.
En France métropolitaine, le cancer du col de l’utérus représente la 12e cause de mortalité par cancer chez la femme
- 1 117 décès ont été recensés en 2018 ;
- La moitié des décès se produisent chez des femmes âgées de 25-64 ans ;
- Le taux de mortalité (taux standardisé monde) est de 1,7 pour 100 000 femmes en 2018. Il a fortement diminué depuis 1990 (- 2,1 % par an en moyenne), avec toutefois un ralentissement de cette diminution depuis le début des années 2000.
Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 - Volume 1 : Tumeurs so...
En savoir plusDans l’Union européenne, 32 700 nouveaux cas et 14 200 décès sont estimés en 2018. La France présente le 8e taux d’incidence le plus faible, derrière notamment l'Espagne, les Pays-Bas et la Finlande, ainsi que le 15e taux de mortalité le plus faible.
Dans le monde, 570 000 nouveaux cas et 266 000 décès sont estimés en 2018. Les taux d’incidence et de mortalité (taux standardisé monde) les plus élevés sont observés en Afrique et en Mélanésie, et les plus faibles en Australie/Nouvelle Zélande et en Asie occidentale. L’Europe occidentale présente également une des plus faibles mortalités au monde.
Une hétérogénéité géographique de l’incidence
En France métropolitaine, il existe une hétérogénéité géographique de l’incidence du col de l’utérus selon les départements. On observe une sur-incidence qui dépasse les 10 % par rapport à la moyenne nationale sur le pourtour méditerranéen (Bouches-du-Rhône, Var, Gard, Hérault) et en Côte d’Or. L’incidence est plutôt inférieure à la moyenne nationale dans les Pays de la Loire (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne) et en Auvergne-Rhône-Alpes (Haute-Savoie, Savoie, Ain, Isère). Au total, 10 départements ont une incidence estimée inférieure d’au moins 10 % à la moyenne nationale.
Une sur-incidence est également observée dans les régions ultra-marines françaises, très marquée en Guyane.
Les estimations régionales et départementales d’incidence et de mortalité peuvent être consultées ici.
Une survie à 5 ans qui tend à diminuer au cours du temps
Plus de 6 femmes sur 10 (survie nette : 63%) diagnostiquées en France avec un cancer du col de l’utérus, survivent à leur cancer après 5 ans (femmes diagnostiquées en 2010-2015). La survie est la plus élevée pour les femmes les plus jeunes : près de 9 femmes sur 10 (88%) âgées de 30 ans au diagnostic survivent à leur cancer après 5 ans comparé à moins de 4 femmes sur 10 (37%) pour celles diagnostiquées à 80 ans (2010-2015).
La survie à 5 ans tend à diminuer au cours du temps (passant de 66% en 1990 à 62% en 2015). Cette baisse est surtout marquée chez les femmes de plus de 60 ans au diagnostic alors que chez les plus jeunes, la survie nette à 5 ans s’améliore.
Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus a pour objectif principal de diagnostiquer et de traiter des lésions précancéreuses et d’empêcher leur progression vers un cancer invasif, ce qui a pour conséquence de diminuer le nombre de cancers invasifs. Le dépistage permet également de détecter des cancers à un stade précoce curable et d’en améliorer les chances de guérison. Cela devrait se traduire par une amélioration de la survie et c’est ce qui est observé chez les femmes de moins de 50 ans, mais pas chez les plus âgées. Le dépistage aurait un effet paradoxal sur la survie par un effet de sélection des cas. En effet, du fait de la diminution du nombre de cancers invasifs diagnostiqués, la proportion de cancers diagnostiqués à des stades avancés, ou de cancers agressifs, de moins bon pronostic, serait plus importante au fil du temps et notamment chez les femmes plus âgées, moins suivies sur le plan gynécologique après la ménopause et sont donc plus souvent non dépistées et diagnostiquées à des stades avancés.
Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine 1989-2018 - Synthèse des résultats : tumeurs solides et hémopathies m...
Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine 1989-2018- Matériel et méthodes
Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine 1989-2018 - Col de l'utérus
Survie dans les Départements et Régions d’Outre-Mer
La survie des femmes atteintes d’un cancer du col de l’utérus a été estimée à partir des données des registres généraux des cancers de Guadeloupe, de Martinique et de La Réunion.
La survie nette à 5 ans est estimée à 57 % pour la Guadeloupe, à 59 % pour la Martinique et à 62 % pour La Réunion, chez les femmes diagnostiquées entre 2008 et 2015. Elle ne diffère pas de la survie estimée pour la France hexagonale (63 %).
- Survie des personnes atteintes de cancer en Guadeloupe 2008-2018
- Survie des personnes atteintes de cancer en Martinique 2008-2018
- Survie des personnes atteintes de cancer à La Réunion 2008-2018
- Survie des personnes atteintes de cancers dans les DROM, 2008-2018 – Matériel et méthodes
Prévalence du cancer du col de l’utérus
La prévalence partielle à 5 ans du cancer du col de l’utérus est estimée en 2017 à environ 11 000 femmes. Elle représente les personnes diagnostiquées lors des cinq dernières années, qu’elles soient en rémission complète, ou guéries, ou en cours de surveillance.
Une couverture vaccinale par le vaccin HPV très insuffisante
La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) était recommandée depuis 2007, en France, essentiellement chez les jeunes filles. Depuis le 1er janvier 2021, les recommandations s'appliquent également à tous les garçons. Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, l'efficacité de la vaccination pour empêcher l’infection par les HPV inclus dans le vaccin est proche de 100%.
La couverture vaccinale du vaccin contre les HPV chez les adolescentes est en progression depuis plusieurs années mais elle reste insuffisante. En 2020, elle était estimée à 41% pour une dose à 15 ans (vs. 35% en 2019) et 33% pour le schéma complet à 16 ans (vs. 28% en 2019).
Une couverture du dépistage du cancer du col de l'utérus insuffisante
Retrouvez les indicateurs régionaux et départementaux au programme de dépistage pour la période 2020-2022 et leur évolution depuis 2014.
Des estimations du taux de couverture du dépistage du cancer du col de l’utérus, réalisées à partir des données de l’Assurance maladie, indique un taux de couverture du dépistage triennal de 59,5% pour la période 2020-2022. Ces données sont disponibles dans Géodes par groupe d'âge et par territoire.