Introduction – La participation au Programme national de dépistage organisé du cancer du sein (PNDOCS) est d'environ 50%. Ceci positionne la France comme un pays éloigné de la recommandation européenne de 70% de participation. Cependant, il existe un niveau élevé de dépistage du cancer du sein hors PNDOCS. L'objectif de cette étude est d'estimer le taux de couverture totale du dépistage du cancer du sein en France hexagonale de 2016 à 2022. Méthodes – Les données utilisées sont issues des centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), des actes de mammographies remboursés par l'Assurance maladie inclus dans le Système national des données de santé (SNDS), des estimations de population de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), et de la cartographie des maladies enregistrées du SNDS à partir des prises en charge pour cancer du sein, pour estimer le nombre des femmes non éligibles au dépistage. Résultats – La couverture totale est estimée à 60% en France hexagonale en 2021-2022, en légère baisse sur la période (elle était de 62% en 2016-2017), avec un recul marqué en 2019-2020. La part du dépistage hors PNDOCS parmi l'ensemble des dépistages est estimée à 18% en 2021-2022 ; elle était de 17% en 2016-2017. Discussion – Ces résultats indiquent qu'en France, les femmes ont un recours au dépistage du cancer du sein similaire aux autres pays européens, mais que beaucoup le font hors PNDOCS. Or, le dépistage est plus performant lorsqu'il est réalisé dans le cadre du programme organisé, en particulier parce qu'il s'accompagne d'une seconde lecture des mammographies, d'une meilleure qualité de l'ensemble de la procédure de dépistage et d'une évaluation de ses résultats.
Auteur : Rogel Agnès, Plaine Julie, Quintin Cécile
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2025, n°. 3-4, p. 41-47