Hépatite A en France : les chiffres et résultats clés 2021
Maintien à un niveau bas du nombre de cas des déclarations, marqué par les effets de la pandémie de COVID-19
- En 2021, le nombre de cas déclarés d’hépatites aiguës A s’est maintenu à un niveau bas après une année 2020 marquée par les effets de la pandémie de COVID-19. En effet, 423 cas d’hépatite aiguë A ont été notifiés (contre 411 en 2020 et 1 379 en 2019) avec un taux de déclaration inchangé par rapport à 2020 de 0,6 pour 100 000 habitants et comparable chez les femmes et chez les hommes. Le sexe ratio était de 0,9 (pour un sexe ratio moyen de 1,3 entre 2006 et 2016, et de 3,6 en 2017*).
- Au total, 53 % des cas en 2021 étaient des femmes (figure 2). La moyenne d’âge des cas rapportés était de 37 ans (de 1 à 95 ans). Les taux d’incidence par classe d’âge étaient plus élevés chez les 6 à 15 ans (1,1 pour 100 000 habitants) et les 0 à 6 ans (1 pour 100 000 habitants) comme observé habituellement (à l’exception de l’année 2017).
- Ce faible niveau d’incidence était, comme en 2020, lié en particulier à une proportion plus faible de cas en lien avec un voyage à l’étranger par rapport aux années précédant la pandémie (28 % en 2021, 21 % en 2020 et 39 % entre 2006 et 2019) et ce malgré les moindres restrictions de déplacement internationaux lors de l’année 2021 (figure 4). L’hygiène des mains et les mesures de distanciation sociale promues dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, pourraient avoir contribué à une plus faible circulation du virus de l’hépatite A en 2021 (figure 1).
- Un ictère était rapporté pour la majorité des cas déclarés (60 %) et plus de la moitié ont été hospitalisés (57 %) en 2021, cette proportion d’hospitalisation a tendance à augmenter depuis le début de la surveillance par la déclaration obligatoire. Ceci pourrait être dû à l’augmentation de la moyenne d’âge des cas notifiés au cours du temps, mais également à une meilleure exhaustivité de la notification en milieu hospitalier par rapport à la médecine de ville, à un moindre recours aux soins en ville en cas de symptômes légers ou à une réelle augmentation de la sévérité, bien qu’à ce jour il n’y ait aucun argument rapporté en faveur de cette hypothèse par les partenaires de la surveillance (CNR et cliniciens notamment).
L’hépatite A en France métropolitaine et en Outre-Mer
Concernant la distribution géographique, la majorité des cas était déclarée en métropole et notamment en Ile-de-France mais le plus fort taux de déclaration était observé dans le département ultra-marin de Mayotte (23,9/100 000 habitants en 2021), comme les années précédentes. Sur le reste du territoire, les taux de déclaration étaient compris entre 0 (dans 22 départements où aucun cas n’a été déclaré en 2021) et 2,1/100 000 habitants (Cantal) (Carte).
Cas d’hépatite A : les principales expositions à risque
En 2021, les principales expositions à risque rapportées dans les 2 à 6 semaines avant le début des signes étaient, dans l’ordre :
- un séjour à l’étranger (sans qu’il soit possible d’affirmer le caractère importé de l’infection) (28% des cas) ;
- la consommation de fruits de mer (28 %) ;
- un contact avec un cas dans l’entourage (22 %) ;
- le fait de vivre dans le foyer d’un enfant de moins de 3 ans (20 % des cas) (Figure 5).
La proportion de cas possiblement exposés à l’étranger, bien qu’à nouveau majoritaire était toujours basse par rapport aux années précédant la pandémie de COVID-19 (47 % des cas en 2019), de même que la présence de cas connus d’hépatite A dans l’entourage (33 % en 2019).
En 2021, aucun retour à la saisonnalité habituellement forte du nombre de cas n’a été observée (à savoir l’augmentation importante des notifications en septembre et octobre faisant suite aux séjour en zone d’endémie lors des congés estivaux), montrant la probable limitation des échanges internationaux à nouveau cette année. Une diminution de la proportion de cas ayant séjourné dans un pays du Maghreb a été notée en 2020 et 2021 (32 % puis 20 % des cas ayant rapportés un voyage, vs 56 et 61 % en 2018 et 2019). Elle peut être expliquée par la diminution des échanges internationaux mais pourrait également l’être par une diminution de la circulation du virus dans ces pays (touchés également par la pandémie de COVID-19 et ses mesures de distanciations sociales) bien qu’à ce jour, cela ne soit pas documenté.
* Pour rappel, l’année 2017 avait été marquée par une épidémie chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) (Epidémie d'hépatite A en France et en Europe - Point de situation au 13 novembre 2017)
L’adoption des mesures d’hygiène et la vaccination pour limiter la reprise épidémique de l’hépatite A
Afin de limiter toute reprise épidémique de l’hépatite aigüe A, l’application des recommandations vaccinales reste de vigueur, préconisant un renforcement de la vaccination des HSH suite à l’épidémie de 2017, mais également dans l’entourage familial d’un cas confirmé, et lors d’un séjour dans une zone de moyenne ou haute endémie.
Le respect de l’hygiène personnelle et collective, en particulier le lavage fréquent des mains à l’eau et au savon, reste également primordial pour limiter le risque de transmission de l’hépatite A.