Depuis une dizaine d'années, la surveillance de la résistance aux antibiotiques de Campylobacter est organisée par la Direction générale de l'alimentation dans les filières avicoles, porcines et bovines françaises, et sa réalisation a été confiée aux laboratoires de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). À partir des prélèvements effectués dans les abattoirs selon un plan d'échantillonnage représentatif des filières de production, des souches de Campylobacter jejuni et C. coli sont isolées et identifiées et les concentrations minimales inhibitrices des antibiotiques d'intérêt sont déterminées. Pour les volailles, la résistance aux macrolides reste toujours très faible pour C. jejuni et généralement inférieure à 20 % pour C. coli, mais la résistance aux fluoroquinolones a augmenté régulièrement et atteignait 51 % pour C. jejuni et près de 70 % pour C. coli en 2010. Pour la filière porcine, en 2009, 34 % et 45 % des souches de C. coli étaient résistantes à la ciprofloxacine et à l'érythromycine respectivement. Chez les bovins, la résistance aux fluoroquinolones s'est fortement accrue, passant, de 2002 à 2006, de 29,7 % à 70,4 %. La résistance à la gentamicine est rare dans les trois filières. Les données de cette surveillance alimentent le rapport annuel européen sur l'antibiorésistance des bactéries zoonotiques et indicatrices. (R.A.)
Auteur : Kempf I, Mourand G, Châtre P, Haenni M, Santolini J, Madec JY
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2012, n°. Hors-série, p. 15-6