La surveillance de la consommation des antibiotiques (ATB) et de la résistance bactérienne aux antibiotiques en établissement de santé (ES), confiée à la mission SPARES depuis 2018, contribue à la politique nationale de maîtrise de l'antibiorésistance en promouvant le bon usage des ATB et la prévention de la transmission croisée. Ses objectifs sont de permettre à chaque ES de décrire et d'analyser ses consommations et ses résistances bactériennes, au niveau de chaque service, par rapport à un ensemble comparable d'ES. Les ATB à visée systémique de la classe J01 de la classification Anatomical Therapeutic Chemical (ATC), la rifampicine, les imidazolés per os et la fidaxomicine, dispensés en hospitalisation complète, ont été exprimés en nombre de doses définies journalières (DDJ) et rapportés à l'activité selon les recommandations nationales et de l'Organisation Mondiale de la Santé (système ATC-DDD, 2020). Les taux de résistance ont été exprimés en prenant en compte les souches "résistantes" et les souches "intermédiaires'. Les 1 734 ES participants (1 630 ES en 2018) à la surveillance de la consommation des antibiotiques représentaient 79,5% des journées d'hospitalisation en France en 2019 et avaient consommé 285 DDJ/1 000 journées d'hospitalisation (JH). Les ATB les plus utilisés étaient l'association amoxicilline-acide clavulanique (25%), l'amoxicilline (13%) et la ceftriaxone (6%). La consommation d'ATB variait de 40 DDJ/1 000 JH dans les hôpitaux psychiatriques à 539 dans les hôpitaux militaires. Des variations étaient observées selon les secteurs d'activité, de 41 DDJ/1 000 JH en psychiatrie à 1 432 en maladies infectieuses. Depuis 2012, un nombre important d'ES participe chaque année à la surveillance des consommations (1 411 en 2012 et 1 734 en 2019). Sur ces ES, une décroissance globale de la consommation d'ATB de 9,6% a été observée à partir de 2016. La consommation de certains antibiotiques a progressé depuis 2012 : carbapénèmes, céphalosporines de 3e génération, association pipéracilline-tazobactam. La consommation des fluoroquinolones a été réduite, de même que celle des glycopeptides, au profit des nouveaux ATB à visée anti-staphylocoque résistant à la méticilline. Les 991 ES participants (441 ES en 2018) à la surveillance de la résistance bactérienne aux antibiotiques représentaient 49% des journées d'hospitalisation en France en 2019. Parmi les entérobactéries, 8,5% produisaient une ß-lactamase à spectre étendu (EBLSE) avec des variations importantes selon le secteur d'activité clinique (de 2,6% en gynécologie-obstétrique à 16,3% en long séjour). La densité d'incidence pour 1 000 JH était de 0,53. Près des deux-tiers des 29 077 souches d'EBLSE étaient isolées de prélèvements urinaires. Parmi les souches de Staphylococcus aureus, le pourcentage de résistance à la méticilline était de 14,9%. La densité d'incidence de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) était de 0,17 pour 1 000 JH. Plus de 40% des 9 880 souches de SARM étaient isolées chez des patients hospitalisés en service de médecine. Des données sur les infections à bactéries hautement résistantes émergentes ont été recueillies : parmi les 102 souches d'Enterococcus faecium résistant à la vancomycine, 38,5% étaient isolées de prélèvements urinaires et Klebsiella pneumoniae représentait 37,8% des 566 souches d'entérobactéries productrices de carbapénémase recueillies. La surveillance en réseau avec l'outil ConsoRes permet à chaque ES d'analyser sa situation, de se comparer, d'échanger sur ses pratiques et organisations, et de dégager des tendances et des axes d'amélioration. La maîtrise de l'antibiorésistance, passe par la connaissance et l'analyse des consommations d'ATB et des données de résistance bactérienne. Ces données doivent être complétées par le suivi d'indicateurs de pertinence des prescriptions
Année de publication
: 2021
Pages : 80 p.
Collection : Données de surveillance