Introduction Les Consultations de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) ont été mises en place en France en 1988, avec pour objectif de compléter le dispositif de lutte contre le VIH. Au fil du temps, leurs missions ont été élargies au dépistage de l'hépatite C, puis de l'hépatite B. Cet article présente l'évolution de l'activité de dépistage du VIH et de l'hépatite C au sein des CDAG au cours de la période 2001-2015, et de l'hépatite B sur la période 2006-2015.Méthode Chaque année, les CDAG ont adressé à Santé publique France le bilan agrégé de leur activité de dépistage VIH (Ac anti-VIH), VHC (Ac anti-VHC) et VHB (Ag HBs), comprenant le nombre de tests réalisés et le nombre de tests positifs par sexe et classe d'âge. Les analyses ont été effectuées en tenant compte des CDAG n'ayant pas répondu une année donnée.Résultats Les analyses réalisées sur un nombre constant de CDAG montrent une augmentation de l'activité de dépistage du VIH et du VHC entre les périodes 2001-2005 et 2006-2010, suivie d'une stabilisation, ainsi qu'une augmentation de l'activité de dépistage du VHB entre 2006-2010 et 2011-2015. On observe, à l'inverse, une diminution des taux de positivité pour le VIH (de 4,8?, IC95%: [4,6-5,0] en 2001-2005 à 3,6? [3,5-3,8] en 2006-2010 et à 3,4? [3,3-3,4] en 2011-2015) et pour le VHC (de 11,1? [10,8-11,4] en 2001-2005 à 7,5? [7,2-7,8] en 2006-2010), suivie d'une stabilité des taux sur la dernière période. Le taux de positivité du VHB a diminué entre 2006-2010 et 2011-2015, de 8,9? [8,6-9,2] à 7,9? [7,7-8,1]. Quelle que soit l'infection, le taux de positivité était plus élevé chez les hommes que chez les femmes.Le nombre de tests réalisés en 2015 par l'ensemble des CDAG a été estimé à 390 056, IC95%: [351 452-428 661] pour le VIH, à 200 132 [184 154-216 110] pour le VHC et à 236 0 0 5 [217 571-254 439] pour le VHB.Conclusion L'augmentation importante du nombre de tests de dépistage VIH et VHC entre les deux premières périodes d'étude et la diminution concomitante des taux de positivité pourraient correspondre à un élargisse-ment de l'activité de dépistage vers un public moins exposé à ces deux infections. Il pourrait en être de même pour le VHB entre les deux dernières périodes d'étude. Les données montrent la nécessité de mieux caractériser les consultants pour adapter les stratégies de dépistage ciblé et de renforcer les actions de dépistage en population générale.
Auteur : Pioche C, Leon L, Vaux S, Brouard C, Cazein F, Pillonel J, Lot F
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2017, n°. 14-15, p. 254-62