En 2017, la Haute Autorité de Santé (HAS) a fixé à trois mois la fréquence optimale de dépistage pour le VIH des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH) afin de réduire le délai entre la date de l'infection et le diagnostic et la part des personnes vivant avec le VIH non diagnostiquées. Ces objectifs s'appuient sur une offre variée de dépistage du VIH - laboratoires, centres de dépistages anonymes, autotests, dépistages communautaires - mais moins diversifiée pour les autres infections sexuellement transmissibles (IST). Afin d'encourager le dépistage répété du VIH tout en tenant compte des enjeux relatifs au dépistage des autres IST, Santé publique France a construit le programme MémoDépistages à destination de HSH multipartenaires. Promu en ligne au printemps 2018, ce programme proposait un kit d'autoprélèvement pour réaliser le dépistage du VIH, du VHB, du VHC, de la syphilis, des infections à chlamydia et à gonocoques. Parmi les 7 158 hommes éligibles auxquels un kit d'autoprélèvement a été proposé, 27,2% l'ont utilisé pour réaliser au moins l'un des quatre prélèvements proposés. Il s'agissait majoritairement d'hommes citadins, avec un haut niveau d'étude, familiers des lieux de convivialité gay. Ce sont principalement les facteurs sociodémographiques (âge, niveau d'étude) qui étaient associés à un taux élevé d'utilisation de l'autoprélèvement dans l'étude. Utilisé par près de 30% des hommes auxquels il est proposé, le kit d'autoprélèvement permet d'amener au dépistage une population diversifiée tant en termes sociodémographiques qu'en termes de comportements face au dépistage.
Auteur : Rahib Delphine, Delagreverie Héloïse, Gabassi Audrey, Touré Tassiry, Le Thi Than-Thuy, Vassel Eléonore, Vodosin Pierre, Leveau Benjamin, Le Coz Lucas, Pisoni Amandine, Delaugerre Constance, Icard Vinca, Digne Julien, Tuaillon Edouard, Lydié Nathalie
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2019, n°. 31-32, p. 642-647