Points clés
- Evolution notable de l’épidémiologie des infections invasives à méningocoques (IIM) en 2022 après deux années de faible incidence avec en particulier :
- Un pic précoce et élevé du nombre de cas d’IIM en décembre 2022 ;
- Une augmentation marquée des IIM Y et W en comparaison avec la période pré-pandémique COVID-19 ;
- Une hétérogénéité dans l’âge des cas selon le sérogroupe, avec en particulier une part importante des IIM B et W chez les nourrissons, des IIM B et Y chez les 15-24 ans, et des IIM Y et W chez les 60 ans et plus ;
- L’émergence de souches à l’origine de phénomènes épidémiques et d’hyperendémie d’IIM B chez les jeunes adultes dans certaines régions ;
- Une diversité clonale modifiée avec en particulier l’expansion des souches W du ST-9316 qui avaient été décrites dans les Hauts de France entre 2015 et 2018 ;
- Une létalité plus élevée des IIM W par rapport aux autres sérogroupes, en partie liée à l’expansion des souches du ST-9316 ;
- L’incidence très faible des IIM C avec l’installation probable d’une immunité de groupe liée à l’augmentation progressive de la couverture vaccinale chez les adolescents qui devra être maintenue dans le temps.
- La recrudescence marquée des IIM pourrait s’expliquer par la reprise de la transmission des méningocoques dans une population avec une immunité diminuée compte-tenu d’une moindre exposition aux méningocoques pendant la période COVID-19, dans un contexte d’épidémies concomitantes d’infections virales respiratoires à la fin de l’année 2022.
- La stratégie de vaccination contre les méningocoques sera prochainement réévaluée par la Haute Autorité de Santé (HAS) en s’appuyant sur l’évolution récente de l’épidémiologie des IIM.