Points clés
- Après plus de deux années de faible incidence pendant la pandémie de COVID-19, une recrudescence des infections invasives à méningocoque (IIM) a été observée au cours de la saison 2022/23.
- Un pic d’incidence a été observé en décembre 2022, en particulier au cours de la semaine 52/2022. Ce pic était précoce en comparaison au pic saisonnier relevé lors des saisons pré-pandémiques (pic entre janvier et mars selon les saisons). Au cours du premier trimestre 2023, le nombre de cas d’IIM est resté à un niveau élevé (en particulier en janvier et en mars) par rapport à l’incidence observée sur les mêmes mois au cours des saisons pré-pandémiques.
- Le rebond des IIM n’est pas un phénomène inattendu après deux années de faible circulation des méningocoques. Deux hypothèses peuvent être avancées pour expliquer cette recrudescence marquée des IIM :
- Un risque d’infection plus élevé qui résulte d’une immunité diminuée dans la population ayant été moins exposée aux méningocoques entre 2020 et 2022 (gestes barrières, distanciation) ;
- Une saison plus marquée en lien avec l’ampleur des épidémies d’infections virales saisonnières en 2022/23, en particulier les infections par le virus de la grippe, qui peuvent entrainer un risque d’infection invasive bactérienne (méningocoques, streptocoques).
- La situation est très contrastée sur le territoire en fonction des sérogroupes. Des regroupements spatio-temporels d’IIM B ont été identifiés en 2022 (Auvergne Rhône Alpes, Strasbourg) et des campagnes locales de vaccination ont été mises en place auprès de la population. Ces situations semblent contenues à ce jour mais elles restent suivies avec attention. Ces phénomènes peuvent survenir de manière aléatoire en lien avec l’émergence et l’implantation locale de certaines souches de méningocoques, ce qui nécessite un suivi très régulier des données épidémiologiques.
- Le rebond observé en saison 2022-2023 rappelle l’importance de la vaccination des nourrissons pour les protéger contre les infections liées aux sérogroupes B et C (recommandations rappelées sur le site Vaccination Info Service).
- Santé publique France poursuit la surveillance des IIM en lien avec ses partenaires (ARS, CNR). Cette surveillance réactive permet la détection précoce des regroupements de cas ou des situations inhabituelles pouvant amener à la mise en place de campagnes locales de vaccination en cas de surincidence localisée.