Rubéole
Rubéole

La rubéole est une infection virale souvent bénigne mais pouvant, lors de la grossesse, entrainer une mort fœtale ou une rubéole congénitale malformative. Pour éviter la contamination, un vaccin existe.

Mis à jour le 21 avril 2022

La rubéole : données  

Santé publique France suit les tendances épidémiologiques de la rubéole à partir des données recueillies par les systèmes de surveillance.

Données de la déclaration obligatoire (2019-2021)

Suite à la mise en place de la DO fin 2018, seuls 3 cas de rubéole confirmés ont été signalés chez deux adultes masculins et un nourrisson incomplètement vacciné en 2019, aucun cas n’a été déclaré en 2020 ni en 2021.

Une diminution du nombre d’infections rubéoleuses maternelles autochtones

Le nombre d’infections rubéoleuses diagnostiquées durant la grossesse et recensées par le réseau Rénarub a diminué de 80 % entre 2001 (39 cas) et 2016 (7 cas, dont 4 importés). En 2017 et 2018, le nombre d'infections maternelles annuel était respectivement de 6 (dont 3 importés) et 10 cas (dont 7 importés). Aucune infection maternelle n'a été identifiée en 2019 ; le ratio « nombre d’infections maternelles / nombre de naissantes vivantes » est passé de 0,41/100 000 en 2017 à zéro en 2019.
Entre 2006 et 2016, le nombre annuel de grossesses interrompues dans un contexte d’infection maternelle recensées par Rénarub était inférieur ou égal à 3, le nombre d’infections congénitales inférieur ou égal à 5 et le nombre de nouveau-nés atteints de rubéole congénitale malformative (RCM) inférieur ou égal à 3. Puis, entre 2017 et 2019, deux RCM (importées) ont été recensées parmi les quelques cas résiduels d’infection rubéoleuse diagnostiqués durant la grossesse.
Ces derniers résultats témoignent d’une absence de circulation du virus sur tout le territoire, conforme à l’objectif d’élimination de la rubéole fixé à 2020 au niveau européen (Bureau régional OMS).

Entre 2017 et 2019, le nombre de laboratoires du réseau Rénarub est passé de 129 à 102 sur l'ensemble du territoire national. Le taux de participation effective des laboratoires sollicités a été de 64 à 71% (participation des laboratoires aux deux semestres d'enquête) sachant que 80 % des laboratoires ont participé à au moins un semestre d'enquête. Au cours de ces trois années, le taux de retour des dossiers complétés par les cliniciens ayant pris en charge les patientes a été de 98% (176 dossiers).

Répartition du nombre de cas notifiés par le réseau Rénarub en France métropolitaine

 200520062007200820092010201120122013201420152016201720182019
Nb de cas notifiés par les laboratoires (IgM+)*110118756514412314014915192*8910512296107
Cas exclus94111706313711913213613986889811686107
Primo ou réinfections possibles57471465601242120
Perdues de vue, dossiers non retournés9264314723121722651184
Autres**80786225769011511313783808910366103
Infections rubéoleuses maternelles certaines et probables167527481312617ⱡ6ⱡ10ⱡ0
Primo-infections certaines11(c)3415251210315480
Réinfections certaines100000001000110
Infections certaines100000000000010
Primo-infections probables221011301300100
Réinfections probables110111010002000
Infections probables010000000000000
Nb d'infections congénitales902021235210000
Rubéole congénitale malformative (nouveaux-nés)200010103210000
Rubéole malformative (interruption de grossesse)000010000000000
Infection rubéoleuse non malformative ou état clinique inconnu (nouveaux-nés ou foetus)702001132000000

(c) grossesse gémellaire        
*A partir de 2014, la baisse du nombre de dossiers initiaux peut s’expliquer d’une part par le « tri » désormais opéré par le CNR à réception de ces dossiers mais aussi par un infléchissement de la participation des laboratoires (-7% par rapport à 2013)
**dont Absence de grossesse, Immunité antirubéoleuse antérieure à la grossesse, vaccination pendant la grossesse 
ⱡEntre 2016 et 2019, le réseau Rénarub a permis la détection de cas de primo-infection ou d’infection certaine maternelle (respectivement PIC ou IC) importés d’Algérie (9), du Maroc (1), d’Arménie (1) ou d’Afrique sub-saharienne (3 : Gabon, Côte d’Ivoire, Madagascar) : 4 PIC en 2016 (dont 2 avec RCM), trois PIC en 2017 (dont 1 avec RCM), 6 PIC (dont 1 RCM) et 1 IC en 2018, aucun en 2019.

Évolution du ratio infections rubéoleuses chez les femmes enceintes sur naissances vivantes – France métropolitaine, 1976-2019 (ROR=Vaccin trivalent Rougeole-rubéole-oreillons)
Évolution du ratio infections rubéoleuses chez les femmes enceintes sur naissances vivantes – France métropolitaine, 1976-2019 (ROR=Vaccin trivalent Rougeole-rubéole-oreillons)
Évolution du nombre d’infections maternelles ayant donné lieu à des interruptions de grossesse ou à la naissance d’enfants atteints de rubéoles congénitales malformatives – 1997 à 2019
Évolution du nombre d’infections maternelles ayant donné lieu à des interruptions de grossesse ou à la naissance d’enfants atteints de rubéoles congénitales malformatives – 1997 à 2019

Le ratio « nouveaux nés atteints de rubéole congénitale malformative (RCM) recensés par Rénarub / nombre de naissances vivantes (NV) » en France métropolitaine était de 0,0/100 000 en 2019.

Évolution du ratio infections rubéoleuses chez les femmes enceintes et syndromes de rubéole congénitale malformative sur naissances vivantes – France métropolitaine, 2001-2019
Évolution du ratio infections rubéoleuses chez les femmes enceintes et syndromes de rubéole congénitale malformative sur naissances vivantes – France métropolitaine, 2001-2019

Une absence de circulation résiduelle autochtone du virus de la rubéole

Les données collectées à travers le réseau Rénarub lors des dernières années d'activité du réseau sont en faveur d’une absence de circulation résiduelle du virus de la rubéole reflétant un niveau d’immunité élevé des femmes en âge de procréer du fait du rattrapage vaccinal.
Le niveau de réceptivité au virus avait été estimé en métropole à 3,1 % chez les femmes âgées de 18 à 32 ans dans l’enquête de séroprévalence conduite chez les donneurs de sang en 2013. Cependant, le niveau de réceptivité était plus élevé chez les hommes (7,8 %) et les niveaux de couverture vaccinale en France restent hétérogènes en fonction des départements, ce qui pourrait encore permettre l’éclosion de foyers localisés de circulation virale.
Une sous-estimation du nombre réel des infections maternelles est possible au sein du réseau Rénarub, pouvant être essentiellement liée à un défaut de diagnostic chez la femme enceinte, les infections rubéoleuses étant fréquemment asymptomatiques ou atypiques.

Une augmentation de la couverture vaccinale 2 doses

La couverture vaccinale ROR « 2 doses » à 24 mois a augmenté au cours des années récentes, passant de 60,9% à 83,4% entre 2010 et 2018.