Pour la période 2013-2015, 262 décès maternels ont été identifiés, soit 1 décès tous les 4 jours en France d'une cause liée à la grossesse, à l'accouchement ou à leurs suites. Ce chiffre correspond à un ratio de mortalité maternelle (RMM) de 10,8 décès jusqu'à un an, et un RMM limité à 42 jours de 8,1 décès pour 100 000 naissances vivantes, stables par rapport à la période précédente 2010-2012, et dans la moyenne des pays européens. Cependant, 58% de ces décès sont considérés comme " évitables " ou " peut-être évitables " et dans 66% des cas les soins dispensés n'ont pas été optimaux, ce qui témoigne d'une marge d'amélioration. Certaines inégalités de mortalité maternelle restent inchangées, des disparités territoriales - les femmes résidant dans les DOM présentent un risque de mortalité maternelle multiplié par 4 par rapport à celles de métropole -, et des disparités sociales - la mortalité des femmes migrantes est plus élevée que celle des femmes nées en France, surmortalité particulièrement marquée pour les femmes nées en Afrique subsaharienne dont le risque est 2,5 fois celui des femmes nées en France. Un résultat marquant de ce rapport est la place prépondérante des maladies cardiovasculaires et des suicides, les deux premières causes de mortalité maternelle, responsables d'environ un décès par mois chacune. Un autre résultat important est la poursuite de la diminution de la mortalité par hémorragie obstétricale, divisée par deux en 15 ans, en particulier par baisse des hémorragies mortelles par atonie utérine. Au-delà des nombres, les auteurs ont dégagé de l'analyse de l'ensemble des décès maternels survenus en France en 2013-2015, 30 messages clés. Selon le principe général de l'enquête, " mieux comprendre pour mieux prévenir ", ils ciblent des éléments améliorables des soins ou de leur organisation impliqués dans l'évitabilité de ces décès et identifiés de façon répétée dans cette série d'histoires à la fois uniques et exemplaires.
Année de publication
: 2021
Pages : 237 p.
Collection : Études et enquêtes