Points clés
- Le saturnisme infantile reste une problématique de santé publique importante avec encore de 500 à 700 cas diagnostiqués par an entre 2015 et 2018 en France. La vigilance des médecins prescripteurs quant à la problématique du saturnisme reste de mise.
- Une disparité régionale des cas incidents de saturnisme est observée. En effet, 8 cas identifiés sur 10 résidaient dans l’une des ces trois régions: Guyane, Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
- Ces dernières années, les programmes de dépistage mené en Guyane ont induit une forte hausse de l’activité de l’activité de dépistage montrant un nombre de cas incidents. Les travaux en cours dans cette région (Guyaplomb ; étude Femmes enceintes et nouveau-nés) permettront de d’identifier les déterminants spécifiques afin de définir les meilleures mesures de prévention possible adaptée à la Guyane.
- Les facteurs de risques en lien avec le logement étaient présents pour trois quart des cas incidents. Cependant pour plus de la moitié des cas incidents aucune information sur les facteurs des risques ayant conduit au dépistage n’était renseignée. Une meilleure connaissance de l’origine de l’intoxication est capitale pour orienter les politiques de dépistage et de prévention.
- Bien que l’information sur le facteur de risque ayant motivé la prescription d’une plombémie soit très partielle, trois facteurs de risque non identifiés dans la fiche de surveillance ont été mis en lumière par les prescripteurs chez les cas incidents : avoir vécu ou séjourné longuement dans un pays où le risque d’exposition au plomb est documenté ; un saturnisme de la mère ; et vivre ou avoir vécu dans des campements ou des lieux de vie nomades.
- Ces résultats confirment la nécessité de poursuivre la surveillance du saturnisme infantile et de ses déterminants. La sensibilisation des professionnels de santé au dépistage est à poursuivre puisque seule une action volontariste de recherche des facteurs de risque d'exposition de l'enfant puis la prescription d’une plombémie en cas de facteurs identifiés permet de détecter les enfants intoxiqués.