Saturnisme de l’enfant : données
Le dispositif d’évaluation du dépistage et le suivi de la déclaration obligatoire de saturnisme permet de suivre l’évolution de cette problématique.
Données de la surveillance du dépistage et de la déclaration obligatoire
Au niveau national
En 2020, 4 182 plombémies ont été prescrites chez des enfants de 0 à 17 ans en France. L’activité de dépistage en 2020 a baissé de 50 % par rapport à 2019 (8 293 plombémies) et de 42 % par rapport à 2018 (7 182 plombémies). Cette diminution de l’activité de dépistage a été particulièrement marquée pendant la période du 1er confinement (3 fois moins de plombémies réalisées en mars et 6 fois moins en avril par rapport à l’année 2018), et est restée sous l’activité habituelle tout au long de l’année 2020.
Les plombémies de primodépistage (enfants testés pour la première fois) représentaient 71% de l’ensemble des plombémies prescrites en 2020, fréquence comparable à 2018. Pour rappel l’augmentation observée du dépistage de juin à septembre 2019 était principalement liée aux plombémies réalisées suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris (n=1 250).
Le nombre de nouveaux cas de saturnisme (plombémie≥ 50 µg/L) sur le territoire français (DOM inclus) était de 417 cas en 2020 contre 534 en 2019 et 765 en 2018.
Au niveau régional
Les indicateurs mis en ligne sur Geodes sont représentés dans le Tableau à l’échelle régionale. Le nombre de plombémies réalisées en France a baissé dans toutes les régions entre 2019 et 2020 à l’exception des Hauts de France. La diminution était comprise entre -11% en Auvergne-Rhône-Alpes et -62% en Bourgogne-Franche-Comté.
Le très faible nombre de plombémies prescrites en Guadeloupe, à la Martinique, à la Réunion, à Mayotte et en Corse en 2018, 2019 et 2020 rend difficile toute analyse et interprétation sur ces territoires. L’absence de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de Mayotte dans les études nationales de biosurveillance ne permet pas de compenser l’absence de données sur les îles ultramarines.
1 Cas incidents de saturnisme : Nombre d’enfants ayant eu pour la première fois, en 2020, un dosage de plombémie supérieure au seul de déclaration obligatoire.
2 Cas prévalents de saturnisme : Nombre d’enfants ayant eu, au cours de l’année 2020, au moins une plombémie supérieure au seul de déclaration obligatoire.
3 Cas incidents saturnisme en primo-dépistage : Nombre d’enfants ayant eu une plombémie supérieure au seuil déclaration obligatoire au primo-dépistage réalisé en 2020.
Le nombre de cas incidents identifiés en 2019 a diminué en 2020 dans de nombreuses régions et cette baisse a suivi celle de l’activité de dépistage. La découverte de nouveaux cas est restée stable en Hauts-de-France, Pays de la Loire, Grand Est, Normandie et Bourgogne-Franche-Comté.
En 2020, la proportion de plombémies dépassant le seuil de 50 µg/L parmi les enfants dépistés pour la première fois (rendement) était comprise entre 5% en Occitanie et 47% en Guyane avec une moyenne nationale à 13%. Cette proportion a augmenté entre 2019 et 2020 en Ile-de-France, Bourgogne-Franche-Comté, Normandie, Guyane et Pays de la Loire. Elle a baissé en Nouvelle Aquitaine, Occitanie et en Bretagne. Elle était stable ailleurs.
L’année 2020 a été marquée par une baisse à la fois de l’activité de dépistage et du nombre de cas de saturnisme identifiés chez l’enfant, en lien avec l’épidémie de Covid-19 qui a entrainé un moindre accès des populations au système de soin et une activité plus faible des services en charge de dépister les enfants. Le rendement au primodépistage en 2020 était stable au niveau national par rapport à 2019 et 2018. Une surexposition au plomb dans l’habitat pendant les confinements n’était donc pas identifiée ou mesurable à l’échelle nationale. L’analyse des données d’activité de dépistage menée en 2021 permettra d’évaluer si un rattrapage de l’activité a été réalisé en 2021.