La tendance à l'augmentation du nombre de cas de légionellose amorcée en 2017 s'est poursuivie en 2018 (+31%) avec 2 133 cas, soit un taux de notification en France métropolitaine de 3,2 pour 100 000 habitants. L'analyse des caractéristiques des cas survenus en 2018 montre des résultats comparables à ceux des années précédentes. L'augmentation en 2018 est principalement due à la recrudescence de cas sporadiques observée en juin, qui représentaient 21% des cas. Une des hypothèses pour expliquer cette augmentation serait l'influence des facteurs météorologiques (température, précipitations et humidité) sur la survenue des cas de légionellose. En complément de l'étude multifactorielle incluant les facteurs météorologiques, conduite par Santé publique France sur les cas de 2008-2015, des travaux similaires sur les données 2008-2018 sont actuellement en cours afin de documenter l'influence des facteurs météorologiques sur cette augmentation constatée en 2018. Bien qu'aucune épidémie (plus de 10 cas) n'ait été identifiée en 2018, il est important d'investiguer méthodiquement et sans délai toutes les suspicions de cas groupés afin de limiter le nombre de cas et d'identifier toute éventuelle source de contamination. Il est donc indispensable de maintenir la réactivité de l'ensemble des partenaires locaux et de poursuivre la promotion de la réalisation systématique de prélèvements respiratoires, qui permettent d'une part d'identifier par PCR les cas de légionellose non détectés par les tests antigènes urinaires (plus spécifiques pour Legionella pneumophila sérogroupe 1) et, d'autre part, de disposer de souches cliniques permettant la documentation des cas groupés et, par comparaison avec les souches environnementales, d'identifier les sources probables de contamination.
Auteur : Campèse Christine, Descours Ghislaine, Bernard-Stoecklin Sibylle, Beraud Laetitia, Maine Catherine, Ranc Anne-Gaelle, Savitch Yann, Ginevra Christophe, Jarraud Sophie
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2020, n°. 4, p. 89-95