Santé publique France mène depuis plusieurs années des travaux reposant sur l'utilisation des données de remboursements de l'Assurance maladie pour améliorer la détection des épidémies de gastro-entérites aiguës médicalisées liées à la consommation d'eau du robinet. Ce travail s'intègre dans le projet de mise en place d'un système de détection automatisée France entière des agrégats de cas de gastro-entérites aiguës médicalisées (GEAm) d'origine hydrique. L'intérêt de santé publique pour la recherche automatisée d'agrégats de cas de GEAm réside dans sa portée en prévention du risque à travers l'identification des unités de distribution d'eau (UDI) suspectées d'en être à l'origine. L'identification de ces UDI permettra de déterminer les facteurs de risque et les circonstances à l'origine de cet agrégat. L'objectif de cette étude était d'évaluer et de comparer les performances de deux méthodes de détection des épidémies de GEA à partir des données de l'Assurance maladie pour identifier les UDI concernées. Les méthodes évaluées sont la statistique de balayage spatio-temporel de Kulldorff et la méthode de comparaison géographique des taux d'incidence. L'étude de simulation s'est inspirée de la méthode de Noufaily. Trois départements ont été utilisés comme support pour l'analyse : le Puy-de-Dôme, l'Isère et la Gironde. Mille simulations ont été réalisées par département. Les données de l'Assurance maladie ont été utilisées comme données de référence pour la simulation de la ligne de base de la gastro-entérite aigüe. Ensuite, les méthodes de détection ont été appliquées aux données simulées. La sensibilité et la proportion de fausses alertes ont été utilisées pour comparer les performances des deux méthodes de détection. Ce travail a permis de choisir une méthode de détection : la statistique de balayage spatio-temporel de Kulldorff. Les résultats de cette étude suggèrent une bonne capacité de détection, quelle que soit la période de l'année pour les épidémies impliquant au moins 10 cas de GEAm attribuables à l'eau. La capacité de détection est très faible en dessous de 5 cas de GEAm attribuables à l'eau. La méthode retenue sera appliquée sur des données réelles dans le cadre d'une étude pilote et d'un groupe de travail " connexion entre la détection d'agrégats de cas de GEAm et les enquêtes de terrain ". L'identification d'une méthode efficace pour la détection des épidémies d'origine hydrique et l'étude pilote pour tester l'application de la surveillance sur le terrain, incluant la connexion avec les enquêtes environnementales par les ARS, permet d'envisager une surveillance rétrospective des épidémies de GEA hydrique sur l'ensemble du territoire à partir des données de l'Assurance maladie.
Auteur : Goria S, Mouly D, Rambaud L, Guillet A, Beaudeau P, Galey C
Année de publication
: 2017
Pages : 52 p.