Introduction. Le système français de santé au travail est largement développé mais l'impact des déterminants professionnels sur la santé de la population est encore mal connu. Méthode. L'institut de veille sanitaire, en collaboration avec l'Inspection médicale du travail, s'est appuyé sur un dispositif législatif pour mettre en place un programme de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP) signalées par un réseau des médecins du travail qui surveillent l'ensemble des salariés en activité. Résultats. Les résultats des huit régions ayant participé au programme en 2008 sont présentés. Le taux de signalement est de 5,7 %. Les prévalences sont plus élevées chez les femmes que chez les hommes, à l'exception des troubles de l'audition. Les principales pathologies sont les pathologies de l'appareil locomoteur (hommes : 2,7 % ; femmes : 3,6 %) et la souffrance psychique (hommes : 1,1 % ; femmes : 2,4 %). Les prévalences des troubles musculo-squelettiques les plus élevées sont observées dans le secteur de la construction chez les hommes (4,6 %) et dans l'industrie chez les femmes (6,6 %). La prévalence de la souffrance psychique est la plus élevée dans le secteur financier pour les deux sexes (hommes : 3,5 % ; femmes : 4,9 %). La prévalence de la souffrance psychique est plus faible chez les ouvriers (hommes : 0,7 % ; femmes : 1,6 %) que chez les cadres et professions intellectuelles supérieures (hommes : 1,7 % ; femmes : 3,7 %). Conclusion. Ce programme, inscrit dans le Plan santé au travail 2010-2013, s'étend progressivement pour atteindre 15 régions en 2012. Ces résultats sur l'altération de la santé liée au travail constituent des outils d'observation, d'aide à la décision et d'information d'une importance majeure. (R.A.)
Auteur : Valenty M, Homere J, Dourlat T, Plaine J, Chevalier A, Imbernon E
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2012, n°. 22-23, p. 255-9