Contexte : La brucellose est une zoonose faisant l'objet d'une déclaration obligatoire en santé humaine et d'une police sanitaire fondée sur l'abattage et la vaccination en santé animale. La lutte contre la brucellose animale a permis à la France l'obtention en 2005 du statut "officiellement indemne de brucellose bovine" et aucun cas de brucellose des ruminants n'a été enregistré en France depuis 2003. Dans ce contexte, une enquête sur les cas humains de brucellose diagnostiqués en France a été réalisée afin de connaître les facteurs de risque résiduels et d'orienter les mesures de prévention chez l'homme. Matériel et méthode : L'enquête descriptive a porté sur les cas de brucellose déclarés en France de juin 2002 à juin 2004. Un cas était défini comme tout patient présentant des signes cliniques compatibles avec pour un cas certain un isolement bactérien ou une augmentation de 4 fois du titre en anticorps anti-Brucella sur deux prélèvements distants de 15 jours au moins par agglutination ou immunofluorescence indirecte ou une séroconversion, et pour un cas probable un titre sérologique unique élevé et élimination des diagnostics différentiels. Pour chaque cas, des données cliniques, biologiques et sur les facteurs de risque de brucellose (consommation de produits au lait cru, contact avec des animaux) étaient recueillies à l'aide d'un questionnaire standardisé. Résultats : Au cours de l'étude, 105 signalements ont été reçus dont 72 cas et 26 faux cas (25 %) ne vérifiant pas la définition de cas. L'incidence annuelle de la brucellose était de 0,05 pour 100 000 habitants. Parmi les cas, 32% avaient une forme clinique focalisée, le plus souvent une arthrite. Le diagnostic était établi par isolement bactérien pour 49 cas (65 %). 80 % des cas étaient importés (infectés au cours d'un voyage en zone endémique ou consommation de fromage ramené d'une zone endémique). Les principaux pays de contamination des cas étaient le Portugal (n=14), l'Algérie (n=7) et la Turquie (n=6). Les cas avaient eu significativement plus de contact avec des animaux en zone endémique que les faux cas (p= 0,05) et avaient plus souvent consommé des produits laitiers importés que les faux cas (p=0,004). Conclusion : Notre étude a confirmé l'efficacité de la police sanitaire appliquée en santé animale. Avec la disparition de la brucellose animale en France, l'incidence de la maladie humaine a fortement diminué et la majorité des cas sont désormais importés. Dans ce contexte de très faible prévalence et de nombreux faux cas, le diagnostic direct doit être privilégié afin de limiter le nombre de faux cas. Afin d'améliorer la qualité de la surveillance, des recommandations pour augmenter la spécificité de la surveillance, en particulier de ne considérer que les cas diagnostiqués par isolement bactérien ou augmentation du titre sérologique. (R.A.)
Auteur : Mailles A, Vaillant V
Année de publication
: 2007
Pages : 59 p.