Introduction - Les rotavirus sont l'étiologie principale des gastroentérites aiguës de l'enfant. Dans le cadre de la vaccination, une surveillance prospective attentive est requise pour contrôler et caractériser les infections à rotavirus et détecter l'émergence de souches potentiellement à risque épidémique. Matériels et méthodes - De 2006 à 2009, des selles ont été collectées chez des enfants diarrhéiques admis aux services des urgences édiatriques de 13 Centres hospitaliers universitaires. Les rotavirus ont été détectés puis génotypés par RT-PCR sur la base de leurs protéines capsidiales VP4 et VP7. Résultats - Sur 1 947 rotavirus génotypés, les souches G1 (61,7 %) et G9 (27,4 %) étaient prédominantes et stables, suivies des G2 (6,5 %), G3 (4,0 %) et G4 (2,5 %), majoritairement associées avec P[8] (92,9 %). Au total, 31 souches atypiques et réassortants potentiellement zoonotiques ont été détectés, notamment des souches G12 et G8, certaines étant génétiquement proches de souches bovines. Conclusions - La stabilité génotypique des otavirus circulant actuellement en France devrait permettre d'envisager une efficacité vaccinale à court et à moyen terme. Néanmoins, les souches G12 et G8, susceptibles d'émerger dans l'avenir, devraient être prises en compte dans le développement de futurs vaccins. La surveillance des infections à rotavirus devrait être poursuivie afin de contrôler l'émergence de nouveaux réassortants pouvant ne pas répondre aux vaccins actuels. (R.A.)
Auteur : de Rougemont A, Kaplon J, Fontana C, Pothier P
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2010, n°. 37, p. 385-9