La réduction d'incidence des infections du site opératoire (ISO) est l'un des objectifs du programme national de lutte contre les infections nosocomiales (IN). Depuis 1999, les surveillances interrégionales des ISO sont coordonnées par le Réseau d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales (RAISIN). Chaque année, les établissements exerçant une activité de chirurgie recueillent volontairement des informations parmi une liste de spécialités " prioritaires " concernant le patient et l'intervention dont les composants de l'index de risque National Nosocomial Infections Surveillance (NNIS). Tous les patients inclus doivent être suivis jusqu'au trentième jour postopératoire (90 jours pour les interventions avec prothèses). Les ISO sont définies selon les critères standards usuels. En 2017, la participation à la surveillance des interventions prioritaires n'a globalement pas évolué par rapport à 2016 : 364 établissements pour 103 691 interventions suivies. Le nombre médian de spécialités surveillées par établissement était de 2 [1 ; 4] en 2017 contre 3 [1 ; 4] en 2016. La répartition des spécialités et leurs taux d'incidence des ISO respectifs étaient : 239 établissements de chirurgie orthopédique (taux d'incidence des ISO = 1,37%), 213 établissements de chirurgie digestive (1,97%), 194 établissements de gynécologieobstétrique (1,88%), 67 établissements de traumatologie (1,10%), 86 établissements d'urologie (2,60%), 37 établissements de neurochirurgie (0,79%), 52 établissements de chirurgie bariatrique (1,72%), 13 établissements de chirurgie coronaire (3,44%), 15 établissements de chirurgie réparatrice et reconstructive (3,99%), 11 établissements de chirurgie thoracique (1,32%) et 10 établissements de chirurgie vasculaire (2,32%). On note, en 2017, une augmentation des taux d'incidence des ISO pour les hernies de paroi abdominale ainsi que pour les reprises de prothèses de hanche et une diminution du taux d'incidence des ISO pour les résections transuréthrales de prostate. L'influence de l'Indice de Masse Corporelle (IMC) sur le taux d'incidence des ISO a été mise en évidence en chirurgies orthopédique, digestive, gynécologie-obstétrique et traumatologique, le diabète en chirurgie orthopédique, l'hypertension artérielle en chirurgie orthopédique et digestive ainsi que le tabac. Une prescription d'antibioprophylaxie (ABP) conforme aux recommandations de la Société Française d'Anesthésie et de Réanimation (SFAR) était un facteur protecteur en chirurgie gynécologie-obstétrique (comparé aux ABP non conformes aux recommandations de la SFAR). Enfin, la pratique d'une dépilation était significativement liée à une diminution du taux d'ISO en chirurgie orthopédique.
Auteur : Escutnaire-Marrant Tiphaine, Tanguy Juliette, Aupée Martine
Année de publication
: 2019
Pages : 219 p.